AVALANCHE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.− a) 1572
lavanche « coulée de neige » (
J. Pelletier du Mans,
La Savoye, p. 238 ds
Littré : Que dirons-nous de la neige qui tombe En un monceau tout le long de la combe? ... Cette
lavanche au choir se vient ouvrir Au heurt des rocz et tout le val couvrir), forme encore mentionnée ds
Littré, de même
lavange; 1690
avalange, avalanche (
Fur.),
b) 1611
avallanche « masse de matériau qui se détache d'une hauteur et se précipite vers le bas » (
Cotgr.), rare, mentionné à nouveau ds
Land. 1834 qui repousse la forme
avalange.
B.− 1845
avalanche humaine (
Besch.).
Empr. au terme alpin
avalanche 1487, Fribourg (
Comptes de l'hôpital, Archives cantonales ds
Pat. Suisse rom.) et 1490,
id. (
Ibid. : Pour decupillie una
avalanche que ere chisa en la raye dou mulin), croisement de
aval, avaler* « descendre » et du terme alpin
la lavanche, répandu dans toute la région montagneuse du sud-est de la France, y compris le val d'Aoste (
FEW t. 5, p. 101a),
cf. a. prov.
lavanca « lavange, ravine »
xiies.,
P. Vidal,
Cara amiga ds
Rayn., t. 4, p. 33a : Non tem folzer ni lavanca; l'orig. de
lavanche est obsc. : prob. d'un type *
lavanca soit entièrement (rad. et suff.) prélatin (
Bl.-W.5),
-anca étant un suff. ligure adopté par le gaulois, fréquent dans la toponymie alpine; soit plus vraisemblablement composé du même suff. accolé par substitution au rad. du lat.
labina « éboulement » (
Isidore, lib., 16 Orig. cap. 1 ds
Du Cange s.v. lavina) lui-même dér. du lat.
labi « glisser » (
Ern.-Meillet); en faveur de cette dernière hyp., les formes dauphinoises de type
lavino, attestées au sens de « rocher qui s'écroule » (
FEW t. 5, p. 101a) dér. directement du lat.
labina, v. E. Muret ds
B. du gloss. du pat. de la Suisse rom., Lausanne, t. 7, p. 26; moins vraisemblable (
FEW t. 5, p. 102a) est l'hyp. d'une orig. germanique attribuée par Hubschmied ds
Mél. Duraffour, p. 268, 269 à ce suff. accolé selon lui au même mot lat.
L'hyp. selon laquelle le rad. de
lavanche serait constitué par le gaul. *
lausa « pierre plate, dalle » (v.
lozange) présentée par Dauzat ds
Fr. mod., t. 6, pp. 105-106, et celle émise par Nigra ds
Archivio glottologico italiano, t. 14, p. 284, qui rattache
lavanche, avalanche à
lave*, sont trop insuffisamment étayées pour pouvoir être retenues.