AUTARCIE, AUTARCHIE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1793 méd.
autarcie (
J.-F. Lavoisien,
Dict. portatif de méd., Paris, Barrois :
Autarcie ... frugalité, sobriété, tempérance; ... contentement que l'on reçoit de son état. Il est opposé à aplestie [avidité insatiable]), ,,inusité`` d'apr.
Nysten 1814-20;
2. 1896 pol.
autarchie « gouvernement considéré comme personne autonome, ne subissant aucune contrainte et pratiquant un système d'économie fermée » (P.E.M.
Reveillère,
Tutelle et Autarchie − titre d'un ouvrage cité par
Dauzat,
Ling. fr., p. 198); 1918
autarchie (
Lichtenberger, Petit,
L'Impérialisme économique allemand, p. 73,
ibid. :
autarchie économique), forme très empl. surtout apr. la 1
reguerre, jusque vers 1930 où triomphe
autarcie; 1931 écon.
autarcie « système d'économie autonome, économie fermée »,
Valéry,
supra.
1 empr. au gr. α
υ
̓
τ
α
́
ρ
κ
ε
ι
α « qualité de celui qui se suffit à soi-même » (
Aristote,
Nic., 1, 7, 5 ds
Bailly) d'où « qualité de celui qui se contente de ce qu'il a »; 2 prob. créé à partir du préf.
auto-* et de l'élément suff.
-archie* (Meillet ds
Fr. mod., t. 1, p. 116); le mot s'est répandu apr. la 1
reguerre mondiale à la faveur du terme all.
Autarkie [la finale étant assimilée à
-archie] (
Klappenbach-Steinitz,
Wörterbuch der deutschen Gegenwartssprache, t. 1, p. 395), directement empr. au gr. α
υ
̓
τ
α
́
ρ
κ
ε
ι
α dans l'accept. pol. et écon. aristotélicienne, recouvrant à la fois l'idée de « gouvernement autonome, pouvoir absolu » (gr. α
υ
̓
τ
α
ρ
χ
ι
́
α) et l'idée d'« indépendance économique », de « système où le pays doit se suffire à lui-même » selon la doctrine d'
autarcie nationale répandue dans les pays totalitaires av. la 2
eguerre mondiale (v.
Romeuf);
autarcie restitué par les philologues d'apr. l'étymon gr. α
υ
̓
τ
α
́
ρ
κ
ε
ι
α (Dauzat, Meillet,
loc. cit.; Spitzer ds
Fr. mod., t. 2, p. 29).