AUSSI1, adv.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1100-50 loc. adv.
alsi ... cum « de la même manière que, comme » (
Pélerinage Charlem., 372 ds
Gdf. Compl. :
Alsi le fait turner
cum arbre de mulin) −
xviies. ds
Littré, remplacé par
aussi bien que; 1672 (M
mede Sévigné,
Lettres, à M
mede Grignan ds
Dict. hist. Ac. fr. t. 4, p. 478 a);
ca 1160 adv.
ausins « (en début de phrase), de même, ainsi » (
B. de Ste Maure,
Troie, ms. Naples, f
o1 a ds
Gdf. :
Ausins firent nostre ancessor) qualifié de ,,vieilli`` par
DG;
b) 1170-71 adv. (dans une phrase négative) « non plus » (
Chr. de Troyes,
Cligés, éd. W. Foerster, 707 ds T.-L. : li iauz
ausi ne s'an diaut, Qui le premier cop an requiaut) rare à partir du
xixes. (
Besch.);
Littré constate : Dans le sens négatif, on dit : non plus. Vous ne le voulez pas, ni moi non plus. Tel est l'usage d'à présent; mais les meilleurs auteurs du
xviies. ont employé
aussi avec la négation. Cette tournure a vieilli; v. également
Grev., § 843 c; 1172-75 (dans une phrase affirmative) « pareillement, de même » (
Id.,
Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 2632 ds T.-L. : la dame le convoie Et ses puceles avuec li Et tuit li chevalier
ausi);
c) mil.
xves. spéc. « pareillement et encore, de plus » (
Le Mystère du siège d'Orléans, c 113 ds
Dict. hist. Ac. fr. t. 4, p. 475b : J'ay oy les intencions Du noble prince Sallebry, Les dictz et les oppinions De mon père Suffort
aussi);
d) fin
xves. loc. adv.
aussi bien « après tout, d'ailleurs » (
Commines,
Mémoires, ibid., t. 4, p. 477b; Car
aussi bien se véoient-ilz perduz);
2. 1260-70
ossi (+ adj.)
que « autant ... que » (
Baudouin de Sebourc, XVI, 150 ds
Gdf. : Car
ossi grant estoit
que vous estes, ou plus);
xives.
aussi bien (+ adj.)
que « tellement (+ adj.) que » (
Chevalier papegeau, éd. F. Heuckenkamp, 18, 30 ds T.-L. :
aussi bien taillié et
aussi bien formé
que il leur semble qu'il peut bien estre bon chevalier); av. 1590
aussi « tellement (avec ell. du second membre de la compar.) » (Brantôme ...
M. de Guise, IV, 249 ds
Hug. : C'estoit le prince qui disoit des mieux et estoit
aussi éloquent).
Composé du pron. indéf. a.fr.
al (el) « autre chose » (
xies.,
Alexis, éd. G. Paris et L. Pannier, 49 c ds T.-L. : Soventes feiz lor veit grant dol mener ..., Et tot por lui, onques nïent por el); du lat. vulg. *
ale, altération de
alid (
TLL s.v. alius, 1623, 53), forme de
aliud, neutre du lat.
alius « autre » − et de
si*;
aussi a éliminé l'adv. a.fr.
altresi, de même sens (
Serments Strasbourg ds
Gdf.) composé de
altre (autre*
) et de
si*.