AUCUN, UNE, adj., pron. et nom. indéf.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.− Pron. a) 950-1000
alcun (dans une phrase hypothétique affirmative) « quelqu'un » (
Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 461, 2 : Si
alcuns d'els beven veren, Non aura mal, zo sab per ver); 1209
aucun «
id. » (
Reclus de Molliens,
Miserere, CXVIII, 1 ds
Gdf. Compl.); bien en usage dans la lang. class.;
cf. 1690 (phrase interr. à valeur négative); (
Fur. : Y-a-t'il
aucun qui réclame contre une Ordonnance si juste?); 1532
les aucuns (
Rabelais, II, 2 ds
Hug.); 1534
aulcuns plur. (
Id., I, 36,
ibid.); 1560 plur.
d'aucuns (
Calvin,
Instit., IV, I, 22,
ibid.);
b) 1580 (dans une phrase négative) « pas un » (
Montaigne,
Essais, II, 31 ds
Dict. hist. Ac. fr.).
II.− Adj. a) 1100-50 (dans une phrase négative) « pas un » (
Voy. de Charlem., 122 ds
Gdf. Compl. : Ainz n'i sist
alcuns hoem, ne unkes puis uncore); très rare en a. fr. qui emploie normalement
nul; fréq. à partir du
xvies. 1569 (
Martin du Bellay,
Mémoires ds
Dict. hist. Ac. fr.);
b) 1152
un alcun « quelque » (
Dialogue Grégoire, p. 24, 19 éd. W. Foerster : Mais mult est ke la pense d'
un alcun eveske deguastet la spessece des cures [Unius cujusque praesulis]); 1152 «
id. » (
op. cit., 10, 18 ds T.-L.);
ca 1170
alcune feiz « une certaine fois, un certain jour » (
Rois, I, II, 3 ds
Dict. hist. Ac. fr.).
Prob. empr. à un lat. vulg. *
al(i)cunu < lat. class.
aliquem unum « un certain » (
Varron,
Ling. 7, 31 ds
TLL s.v. aliquis, 1612, 49).