AUBETTE2, AUBÈTE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1475-1506 cont. milit. Flandre
hobette « cabane » (
J. Molinet,
Chroniques, ch. 241 cité par
Dupire,
Jean Molinet, la vie, les œuvres, Paris, 1932, p. 228 : qui souffloit le feu en la
hobette); 1475 Flandre
aubette «
id. » (
Arch. Nord, B 1698, f
o3 v
ods
IGLF Litt. : Par plusieurs fois elle l'estoit venu veoir en la petite
aubette ou il escripvoit) − 1601 (
Simon Goulart,
Mémoires de la ligue, cité par Cohen ds
Mélanges Thomas, p. 111 d'apr. A. Goosse ds
Fr. mod., t. 21, pp. 221-222); repris dep. 1808 milit. (
Boiste :
Aubète ... espèce de corps-de-garde des bas-officiers); empl. dans la 2
emoitié du
xixes. en fr. de Belgique au sens de « abri servant de lieu d'attente pour un véhicule de transport en commun » et de « kiosque à journaux » v.
M. Piron,
Pour une contribution du français régional de Belgique au français universel ds
B. de l'Académie royale de lang. et de litt. fr., t. 46, 1968, pp. 43-46, qui souligne l'intérêt qu'aurait le fr. universel à substituer ce mot à ceux de
kiosque à journaux et de
abri, refuge, cabane, etc.
Dér. du m. fr.
hobe « cabane, maisonnette » (1422 ds
Gdf.), lui-même empr. au m. h. all.
hûbe « coiffe, casque » (
Lexer); l'évolution de sens vers « cabane » peut se concevoir d'apr. l'all. mod.
Haube « bonnet » mais aussi « extrémité d'une chose, entre autres d'une construction : partie supérieure du bâtiment d'un moulin [dans un moulin à vent hollandais], partie supérieure d'une meule charbonnière » (
Trubner,
s.v. Haube);
cf. aussi le néerl. mod.
huif « ruche d'abeilles » ds
Kluge20. L'all. et ses corresp. germ. (a. sax.
hūva, m. b. all., m. néerl.
hūve, ags.
hūfe, a. nord.
hufa « bonnet ») sont issus du germ. *
hūbon (
Kluge20) à rattacher lui-même à la racine i.-e. *
keu-bh- « voûte » (
IEW t. 1, pp. 590-591). À rapprocher de l'a.fr.
huve « coiffure » (
ca 1230 Eustache le Moine ds
Gdf.) empr. à l'a.b.frq. *
hûba « coiffe », appartenant à la même famille germanique.