AUBIER, AUBOUR(S),(AUBOUR, AUBOURS) subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.− « Sorte de viorne, cytise, obier »
ca 1150
arc d'aubor (
Charroi Nîmes, éd. Jonckbloet, 22,
ibid.);
ca 1160
arc d'albor (
Eneas, éd. Salverda de Grave, 8835,
ibid.);
xiie-
xiiies.
auborc (
Aiol, éd. Foerster, 8343,
ibid.);
xiiies.
aubrier (
Girard de Viane, B.N. 1448, f
o10 b ds
Gdf. Compl.);
ca 1330
ambour (
H. Capet, éd. de La Grange, 35 ds T.-L.); 1344
aubier (A.N. K 45, pièce 1 ds
Gdf. Compl. : Pour avoir planté et fait planter de nouvels
aubiers es diz pasturaulz).
II.− « Partie tendre et blanchâtre, impropre à l'utilisation, qui se trouve entre l'écorce et le corps de l'arbre »
xives.
aulbain (
Bul. du Comité Trav. Hist. 1905, p. 66 ds
IGLF Techn. : Et que les tonneliers facent bons vaisseaulx, sans
aulbains, sans evaser les jarles); 1520
aubec (
Nouveau Coutumier gén., éd. Bourdot de Richebourg, t. 4,
Coutumes de Bordeaux, article 115,
Des vaisseaux à tenir vin : A esté arresté qu'aucuns Charpentiers ne feront mauvaises, puantes, ne faulses douelles, bois gelés, et bois où il y ait
aubec); 1521
aubel (P. Fabri ds
La Curne s.v. aubeau);
xvies.
aubeau (Sully,
ibid.); 1581
aulbier (
Contrat menu. St Germain, 6 ds
IGLF Techn.); 1676
aubier, aubour (
A. Felibien,
Des Principes de l'archit., de la sculpt., de la peint. et des autres arts qui en dépendent, Paris, J.-B. Coignard, ch. 14 : en ces parties-là [l'Orient et le Septentrion] ils [les arbres] croissent plus haut, sont plus gros, et ont un fil plus droit, ayant l'escorce quasi vive et avec peu d'
Aubier ou
Aubour).
I correspond au lat.
laburnum « arbre à bois dur et blanchâtre » (
Pline, 16, 76 ds
André Bot. p. 175) très tôt altéré sous l'influence de
alburnum « couche blanchâtre entre l'écorce et le bois (étymon de II aubour) » (
Pline,
Nat., 16, 182 ds
TLL s.v., 1502, 35), lui-même dér. de
albus « blanc », v.
André,
op. cit., p. 22 : La faiblesse de l'étymon
alburnum reste difficile à expliquer. Elle a donné lieu à une multiplicité de dérivés par substitution de suffixes (suff.
-ain*
, -ier*
, -el, -eau*;
albec forme gasconne, v.
Palay t. 1, p. 95), d'où le nombre important de formes rencontrées au Moy. Âge et l'indécision entre les formes
aubier et
aubour, indécision qui subsiste encore sauf dans le domaine de la mar. où II est toujours désigné par
aubour.