AUBAIN1, AINE, subst. masc. et adj.
ÉTYMOL. ET HIST. − Mil.
xiies. adj. fém.
aubaine « étranger » (
Lambert Le Tort, A. de Bernay,
Alexandre, f
o29c ds
Gdf. Compl. : Puis s'en vait les galos, apres le gent
aubaine);
ca 1200 subst. masc.
aubaine (
Renaut de Montauban, éd. H. Michelant, 111, 10 ds T.-L. : Jo ving ici
aubaines, jo et tote ma gent); 1305 adj. masc. cont. jur.
albin « étranger qui est soumis au droit d'aubaine » (A.N. JJ 39, f
o67 v
ods
Gdf Compl.); 1335 subst.
aubaing (A.N. JJ 69, f
o119 v
o,
ibid.), qualifié de ,,terme de palais`` dep.
Rich. 1680 et de ,,peu usité`` par
Ac. 1835.
Peut-être empr. au frq. *
alibanni « homme qui appartient à un autre ban, à une autre juridiction », d'où
aubaine adj. des deux genres, par maintien d'une voyelle finale correspondant à
-i; de
aubaine, interprété comme adj. fém., est issu le masc.
aubain, latinisé en
albanus (
Gam.,
Rom.2, I, p. 259, 381). Le lat. médiév. est attesté comme subst. au
xes. [ex. présenté comme douteux] (
Diplome Lothaire, n
o56 ds
Nierm. : De liberis hominibus albanisque ac colonibus in supradicta terra commanentibus) et au
xies. (
Duvivier,
Rech. Hainaut, p. 440,
ibid.).
L'hyp. d'un étymon lat. *
alibanus « qui est d'ailleurs », dér. du lat.
alibi « ailleurs » (
FEW t. 1, p. 66a,
REW3, n
o315b, M. Pfister ds
Z. rom. Philol., t. 88, 1972, pp. 185-186), vraisemblable du point de vue morphol. [
cf. lat. *
propeanus dér. de l'adv. lat.
propre (proche*
) et *
longitanus dér. de l'adv.
longiter (lointain*
)] est cependant moins satisfaisante étant donnée l'aire géogr. du lat médiév.
albanus (Hainaut, Flandre, Soissonnais ds
Nierm.) et son caractère jur.