ATTÉNUER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1120 trans. « affaiblir (qqn) » (
Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, 78, 8, Paris, 1876 : ignelement purpriennent nus les tes misericordes, kar
atenüed sumes trop);
xiies.-1
ertiers
xiiies. « diminuer (qqc.) » (
Moralités sur Job, 466 ds
Littré : Li bien ki poissent
estre attenueit, se il fuissent acomplit), rare av. le
xvies. : 1525 « affaiblir, exténuer » part. passé adj. (
Cretin,
L'Apparition de Jaques de Chabanes, p. 116 ds
Hug. : C'estoit celluy qui soubz tantes et bannes Coucher au champ avoit continué, Dont se trouvoit trés fort
attenué); 1771
s'atténuer « s'affaiblir »
(Trév.); spéc.
a) av. 1590 méd.
atténuer les humeurs « les rendre plus fluides » (
Paré, 5, 23 ds
Littré : Telle suffumigation incise,
attenue, resoult
l'humeur) ,,anc.`` ds
Lar. 19e; 1701 part. prés. substantivé, méd. (
Fur. :
atténuant remède qui augmente la fluidité du sang et des humeurs) − 1718,
Ac.;
b) 1721 phys. (
Trév. :
Atténuer ... c'est mettre en poudre, réduire en poudre) ,,peu usité`` d'apr.
Lar. 19e;
c) 1811 part. passé adjectivé bot. « aminci » (
Mozin-Biber : un pétiole
atténué);
2. ca 1120 dr. « diminuer la portée de qqc. » (
Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, 88, 40 : tu
atenuias le covenant de tun serf), attest. isolée; repris au
xvies. : 1530 « (l'objet est un inanimé) affaiblir, rendre moindre » (
Palsgr. p. 440 : [...] Il
ma attenué mon pouvoyr).
Empr. au lat.
attenuare au sens 1 « affaiblir » (
César,
Civ., 3, 89, 1 ds
TLL s.v., 1125, 30); b phys. (
Itala, IV
reg. 23, 15 −
Lucif. de non parc. 7, p. 224, 15 − ds
TLL s.v., 1126, 67); c bot (
Pline,
Nat., 21, 30
ibid., 1126, 63); 2 fig. (
Ovide,
Trist., 4, 1, 16, i
bid., 1125, 72).