ATTIRAIL, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − xves.
atirail « ensemble d'objets nécessaires pour un certain usage (spécialement la guerre) » (
Le franc archer de Baignolet, à la suite des poésies de Villon, Bibl. elz. d'apr. Delboulle ds
R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 266 : Craon, Cures, l'Aigle et le Bressoire, Accourent pour veoir l'histoire; La Rochefouquault, l'Amiral, Aussi Beuil et son
atirail); 1669 p. ext. fam. et péj. « ensemble disparate d'objets qu'on emporte avec soi » (
La Fontaine,
Psyché, I ds
Dict. hist. Ac. fr., p. 348 : Elle commença par le point le plus important, c'est-à-dire par les habits et par l'
attirail que le sexe traîne après lui).
Dér. du verbe a. fr.
atir(i)er « accommoder, arranger » (
ca 1130,
Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 1324 var. ds T.-L. : Cil crestïen m'ont trop mal
atirié; 1172-75,
Chr. de Troyes,
Chevalier au lion, éd. W. Foerster, 2363,
ibid. : Sor son chief une garlandesche Tote de rubiz
atiriee; av. 1188,
Partenopeus de Blois, éd. Crapelet, 7602,
ibid. : Partonopeus s'ocit Del jor del tornoi desirer Et de ses armes
atirer), lui-même dér. du subst. a. fr.
tire « ordre, rang » (1170-71
a tire « sans interruption, sur le champ »,
Chrest.,
Clig., 5826, éd. Foerster ds
Gdf.), lui-même empr. à l'a.b.frq. *
têrī
« position suivant un ordre établi » corresp. à l'a.h.all.
ziari, m.h.all.
ziere, all. mod.
Zier « ornement, parure », norv.
tir « éclat » anc. nord.
tirr « éclat, gloire, honneur ».
L'hyp. qui rapproche
attirail de
attirer*
, tirer* (
Dauzat 1968) n'est pas acceptable. [La date
ca 1100 avec réf. aux
Romanische Studien, t. 1, p. 176, proposée pour le judéo-fr.
teire par
FEW, t. 17, p. 325a est inexacte, l'étude en question étant une éd. du ms. 135 (devenu 1466 n
o4) de la Bodleian library d'Oxford, 2
emoitié du
xiiies.; l'a. fr.
tire est donc bien ant.,
supra].