ÂTRE1, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − xiies.
astre, atre « partie de la cheminée où on fait le feu » (
Gloss. Tours, éd. L. Delisle, 327 ds T.-L. : ignitabulum :
astre); début
xiiies. (
Bible, B.N. 763, f
o236b ds
Gdf. Compl. : Or est Joseph plus nuz que folz qui siest en
astre); 1359-77 « sole d'un four » (
Gace de La Buigne,
Déduits ds
Ménagier de Paris, éd. Soc. des bibliophiles, II, 1847 [réimpr.], p. 186 : Ou four bien à point chaut le [le pasté] met, Qui de cendre ait l'
atre bien net). Mot considéré au
xvies. comme partic. à la région parisienne : 1579 (
H. Estienne,
Precellence, p. 174 ds
Hug. : On appelle en ceste ville de Paris et en quelques autres lieux circonvoisins. Un
atre ce qu'ailleurs est nommé Un
foyer).
Du lat. vulg.
astracum « dalle » puis « pavement »,
vies.,
Oribase Latin,
Euporiston, éd. Molinier,
Œuvres, VI, p. 409 ds
Nierm. Le lat. est empr. au gr. ο
́
σ
τ
ρ
α
κ
ο
ν « vaisselle, vase en terre cuite » et aussi « tesson », v.
ostracisme;
cf. b. lat.
ostracus, Isidore, 15,
Orig., 8 ds
Forc. Le changement
o- >
a- s'explique soit par agglutination suivie de déglutination à partir du plur. τ
α
̀
ο
́
σ
τ
ρ
α
κ
α > *τ
α
́
σ
τ
ρ
α
κ
α > *τ
α
̀
α
́
σ
τ
ρ
α
κ
α
(REW3), soit par assimilation régr. Le recours (
FEW, t. 7, p. 441a), à l'intermédiaire du verbe
ostracare « construire en brique » (anno 955,
Monumenta ad Neapolitani ducatus historiam pertinentia, 68, 20 ds
F. Arnaldi,
Latinitatis Italicae medii aevi Lexicon imperfectum, p. 448b, part. passé
ostracatus) > *
astracare, dér. du gr., ne semble pas nécessaire. La forme a. fr.
aistre (T.-L.
s.v. aistre, lignes 36 à 50) est prob. due à une contamination de l'a. fr.
estre (lat.
extera), v.
aîtres.