ATRABILAIRE, adj.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.− Atrabilaire.
A.− Adj. 1. 1546 anc. méd. « (du sang, d'une humeur) qui contient de la bile noire, qui engendre l'hypocondrie » (
Ch. Estienne,
Dissect. des Parties du Corps, 197, 19 ds
Quem. : sang
atrabilaire);
cf. 1670 (
Molière,
Pourc., I, 8 ds
Ch.-L. Livet,
Lexique de la lang. de Molière, Paris, Imprimerie Nationale, t. 1, 1895, p. 159 : La seconde [espèce de mélancolie] ... vient de tout le sang, fait et rendu
atrabilaire); 1575-90
humeur atrabilaire (
Paré, XX, 2 ds
Gdf. Compl.);
2. 1584-98
atri-bilaire « (d'une personne) en qui l'atrabile prédomine, hypocondre, mélancolique » (
Guill. Bouchet,
36eSeree, éd. Roybet, V, 110 ds
Hug. : Les ladres ... n'engendrent gueres d'enfans, à cause qu'ils sont
atribilaires, et par consequent froids et secs).
B.− Subst. 1690 (
Fur.); 1764, 30 janvier (
Voltaire,
Lettres ds
Dict. hist. Ac. fr. : Douze parlements jansénistes sont capables de faire des Français un peuple d'
atrabilaires).
II.− Atrabilieux, 1845 synon. de
atrabilaire (
Besch.).
Atrabilaire, dér. de
atrabile*; suff.
-aire*.
Atrabilieux, croisement de
atrabile* et de
bilieux*.