ATOUT, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1440 au fig.
jouer atout « prendre des risques, jouer son va-tout » (
Journal d'un Bourgeois de Paris 1405-49, éd. Tuetey, Paris, 1881, p. 352 : Et tantost ceulx de la ville, quant ilz virent qu'il [Jean Foucault] s'enfferma ou chastel, l'assegerent; et quant ilz se virent ainsi assegez, si
jouerent atout, car ilz avoient assez cannons et artillerie, dont ilz dommaigerent moult ceulx de la ville); 1680 jeux
faire atout, jetter un atout (
Rich.).
Composé de
à* et de
tout, littéralement, soit parce que les cartes d'atout suppléent ,,à toutes les autres``; soit, plus prob. dans la loc.
jouer atout « jouer pour tout, jouer pour prendre tout l'enjeu », d'où « jouer les cartes permettant de gagner le tout »; de là, par une nouvelle interprétation morphol. du syntagme, est tiré le subst.
atout « carte permettant de gagner le tout »;
atout évincera dans cette accept. le fr. class.
triomphe (v.
FEW t. 13
2s.v. triumphus, p. 311b et
s.v. totus, p. 123a et 128b).