ASSOUVIR, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Fin
xiies. (?) « satisfaire entièrement » (
Chansons du Châtelain de Coucy, V ds
Littré : Jamais mes ieuz [je] ne verrai
aseuvis De regarder sa bele face tendre) cette chanson ne figure pas dans l'éd. A. Lerond,
Chansons attribuées au Chastelain de Couci, Paris, 1964, mais on trouve un emploi semblable du verbe
asouveÿr (
ibid., XXXIII, 5) dans une chanson qui est prob. de Jakemes (fin
xiiies.);
2. fin
xiie− début
xiiies.
acevir « rassasier » (
Loherains, Ars. 3143, f
o2
eds
Gdf. Compl. : Trestoz les a fait au souper asseir, Molt les a fait richement
acevir); 1268-71
assouvir (
E. Boileau,
Métiers, 1
repart., I, 53 ds
Gdf. Compl.);
3. début
xviies. pronom. « se contenter, se satisfaire » (
Saint-Amant,
Elégie à Damon ds
Dict. hist. Ac. fr. : pour moy, comme je puis, par tout je m'en acquitte, Sçachant que la Raison, qui connoist son mérite, Requiert que le devoir ne se puisse
assouvir En moy de la louer, en toy de la servir).
Du gallo-rom. *
assopire « calmer » (
FEW t. 1, p. 161b;
EWFS2, 56;
Dauzat 1969) du lat.
sopire « endormir » (v. aussi
assoupir), le croisement avec l'a. fr.
assevir « achever » du lat. pop. *
assequīre, lat. class.
assequī
« atteindre » (
Varron,
Ling. 1, 68 ds
TLL s.v., 860, 49) explique la forme
acevir au sens 2 et les emplois de
assouvir au sens de « achever » attestés en a. fr. dep.
ca 1200 (
Aye d'Avignon, 125, éd. F. Guessard et P. Meyer ds T.-L. : si tost que j'avroie ma bataille asouvie).