ASSOURDIR, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1120 pronom. « se rendre sourd, demeurer sourd » (
Psautier Cambridge, XXXVIII, 14, éd. Fr. Michel : Oi la meie ureisun, Sire, e la meie clamur. A la mei lerme ne te
assurdisses; kar estranges sui envers toi, e pelerins sicume tuit mi paerre), attest. isolée;
b) ca 1205 trans. « rendre sourd » (
J. Bodel,
Congés, éd. G. Raynaud, 414,
Romania, t. 9, p. 242 ds
Gdf. Compl. : Mout
sera Arras
assordis);
c) début
xiiies. au fig. « étourdir, enivrer, griser » (
G. Le Clerc,
Bestiaire, 2291, Hippeau ds
Gdf. : Por richeces
sunt asordé Qu'il n'oient ne ne veient gote), attest. isolée; 1849 (
Musset,
Sur trois marches de marbre rose ds
Rob. : Tant de sonnets, de madrigaux, Tant de ballades, de rondeaux, Où l'on célébrait vos merveilles, Vous
ont assourdi les oreilles);
d) ca 1590 au fig. « fatiguer, excéder par des paroles » (
Montaigne, I, 34 ds
Littré : J'
eusse assourdi touts mes amis de babil), attest. isolée; 1821 «
id. » (
J. de Maistre,
Soirées de Saint-Pétersbourg, 2eentretien ds
Dict. hist. Ac. fr. : Le même coup qui a frappé les antiquités indiennes, a fait tomber celles de la Chine, dont Voltaire surtout n'a cessé de nous
assourdir);
2. a) 1690 pronom. mus. « devenir moins sonore » (
Fur.);
b) 1762 trans. peint. fig. « rendre moins éclatant »
(Ac.).
Dér. de
sourd*; préf.
a-1*; dés.
-ir.