ASSOMPTION, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1119 « ascension de Jésus-Christ » (
Ph. de Thaon,
Comput, 929 ds
Gdf. Compl. : Pur çol di, c'est la sume, De l'achaisun de l'hume Que en cele saisun Fist Deus s'
asumpciun) −
xives.,
ibid.; d'où 1572 « élévation à une haute dignité » (
Lett. de Ch. IX au pape, Arch. Nat., Litt. Princ., XXXIV, f
o21,
ibid. : Nous n'avons voulu faillir de nous conjoyr avec Votre saincteté de ceste sienne divine et tres heureuse
assumption et promotion) −
xvies. ds
Hug.;
2. a) fin
xiie-début
xiiies. « fête anniversaire de l'enlèvement miraculeux de la Vierge au ciel » (
Recit première Croisade, éd. P. Meyer, VI, 4 ds T.-L. : une feste sacree,
Asumption l'apele la gent qui sunt letree);
xiiies. « enlèvement miraculeux de la Vierge au ciel » (
Rutebeuf, II, 18 ds
Littré : La nuevme [joie] fut t'
asompsions. Quant en arme [âme] et en cors assise Fus sur tote creacion);
b) 1680 peint. (
Rich. :
Assomption. Image qui représente le mystère de l'Assomption);
3. a) 1576 log. « mineure, ou seconde proposition d'un syllogisme » (
Ramus,
Dialectique, II, 7 ds
Hug. : Syllogisme a trois parties; Proposition,
Assumption, Conclusion);
b) 1801 philos. « notion accordée d'avance » (
Villers,
Kant, p. 92 ds
Littré : Les Stoïciens appelaient ces principes [originairement contenus dans l'âme] notions communes, prolepses, c'est-à-dire des
assomptions fondamentales ou ce qu'on prend pour accordé par avance).
Empr. au lat.
assumptio au sens de « action de prendre, d'ajouter, d'assumer » dep.
Rhet. Her., 2, 13, 19 ds
TLL s.v., 934, 82; 3 a [corresp. au gr. π
ρ
ο
́
λ
η
ψ
ι
ς] « mineure d'un syllogisme » (
Cicéron,
Inv., 1, 59,
ibid., 935, 34); au sens 1 lat. chrét. (
Irénée, 3, 12, 5,
ibid., 935, 55); 2 [corresp. au gr. α
̓
ν
α
́
λ
η
ψ
ι
ς et désignant d'abord l'Ascension de Jésus-Christ]
id. av.
ixes. Missale Gothicum c. 244C ds
Blaise;
cf. xiies. (
Absalom,
Serm., 44 p., 255
eds
Mittellat. W. s.v., 1095, 46).