ASSEOIR, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST.
I − Trans. 1. 950-1000 « placer solidement qqc. » (
Passion, éd. Arco Silvio Avalle, 247-8 : corona prendent de las espines Et en son cab fellun l'
asisdrent); 1119 « établir, fixer » (
Ph. de Thaon,
Comput, éd. Mall, 3305 ds T.-L. : En pentecuste
asistrent La secunde [jeiunaisun]);
ca 1165 en partic. « fixer une rente » (
Chr. de Troyes,
G. d'Angleterre, éd. W. Foerster, 3360-61 : Et
as deux marcheanz
assist Mil mars de rante a estrelins); 1405-49
asseoir a « soumettre à (un impôt) » (
Journ. d'un bourg. de Paris, 1440, Michaud ds
Gdf. : Apres celluy prest
furent assis a tres grosses tailles, et cuidoit le peuple que on ne leur demandast rien, mais apres on commença la grant douleur au peuple d'icelle taille, car nuls ne nulle n'en eschappa, et tres grevement
furent assis);
2. 1541 « fonder sur une base solide une opinion, un jugement » (
Calvin,
Inst., 501 ds
Littré : Ils alleguent qu'on ne peut
assoir un jugement, sinon que la cause soit cognue);
3. xiiies. « mettre sur un siège » (
Rom. und Pastour., éd. Bartsch, II, 6, 37-38 : Entre mes biaus bras la pris, sor la fresche herbe l'
assis).
II.− Pronom. mil.
xies. « se placer sur un siège » (
Alexis, xies., st. 30
ods
Gdf. Compl. : Del duel
s'asist la medre jusque a terre).
Du lat. vulg. *
adsedere, réfection du lat. class.
adsidēre d'apr.
sedēre;
sedere « être assis » dep.
Plaute (
Capt. prol., 2 ds
Forc.); « être arrêté, demeurer fixé » d'où (d'une chose) « être décrétée, établie » (
cf. le sens I) (
Pline,
Hist. nat., II, 7, 5 [24],
ibid.); lat.
adsidere au sens de « être assis auprès de » (
Plaute,
Stich., 153 ds
TLL s.v., 877, 37); au sens pronom. le lat. emploie également
adsidere (
Id.,
Bacch., 432,
ibid., 879, 36).