ASSIGNER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1160 « attribuer (un bien) à qqn pour sa part » (
B. de Ste-Maure,
Troie, éd. L. Constans, 26365 ds T.-L. : O sorz e o devisïons E o comunes partisons
Fu li granz aveirs
asigniez);
2. a) 1216 « fixer, déterminer » (
Gr. charte de J. sans terre, Cart. de Pont-Audemer, f
o82 v
o, Bibl. Rouen ds
Gdf. Compl. : Au jor
assigné);
b) 1282, mars, spéc. « affecter (un fonds, un bien) à un paiement » (
Rôle des rentes du luminaire S. Piere en Tournai, A. Tournai,
ibid.);
3. a) 1350 dr.
essigner « convoquer, appeler par exploit d'huissier à comparaître en justice » (
Hist. de Metz, IV, 136,
ibid. :
Essigner la dite esglixe); 1606
assigner (
Nicot);
b) fin
xives. en gén. « convoquer » (
Froissart, VI, 204 ds
IGLF Techn.).
Empr. au lat.
assignare « attribuer » au sens 1 (
Lex agraria, 16 ds
TLL s.v., 891, 2); au sens 3 « faire appel à » du lat. médiév. (mil.
xies.,
Lambertus, mon. Tuitiensis,
Herib., 1, 7, p. 745, 13 ds
Mittellat. W. s.v., 1073, 16); au sens 2 b (1224,
Chartae episcopatus Misnensis, 98, p. 91, 30,
ibid., 1076, 4). À noter en a. fr. la confusion de sens et de formes entre
assigner et
assener (asséner*
) très proches phonétiquement (
assigner s'est prononcé
assiner jusqu'au
xviies., v.
La Fontaine,
Œuvres, éd. H. Regnier, t. X, p. 51).