ASPIC3, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.− 1213
aspis « vipère » (
Fet des Romains, 604 Flutre de Vogel ds
Quem. : Et li premiers serpenz qui en nasqui si fu
aspis, dont li venins est plus cruiex que d'autres serpenz); 1250
espic «
id. » (
R. de Fournival,
Bestiaire d'amour, ms. Dijon 299, f
o26
bds
Gdf. Compl. : Se jou n'avoie del herbe de quoi li
espics fait salir la chenille hors du pertruis de son ni); 1461
aspic «
id. » (
Villon,
Gr. testam., 1429,
ibid. : En sang d'
aspic et drogues
venimeuses).
II.− 1742 culin. (
F. Marin,
Suite des dons de Comus, Paris, t. 3, p. 361 ds
Fr. mod., t. 23, p. 300 : On en peut mettre dans certaines petites sauces, ravigotte ou d'
aspic, ou remoulade).
I empr. tardif à forme demi-sav. du lat.
aspis, -idis (
Varron,
Frag. rer. hum. ds
TLL s.v., 842, 81) lui-même empr. au gr. α
̓
σ
π
ι
́
ς, -ι
́
δ
ο
ς. D'où maintien de
i, et hésitation sur la forme
aspi(c), aspide (Brunet Latin ds T.-L.). Dès le début, infl. de
basiliscu(m) (
cf. Ps. XC, 13 : super aspidem et basiliscum ambulabis), d'où *
aspiscu(m). Un cas suj. sing. et un cas régime plur. *
aspiscs ont pu donner par dissimilation de
s implosif *
aspics; d'où l'on a pu tirer une forme de cas régime
aspic. II ce mot a été rapproché de
aspic « vipère » pour diverses raisons. D'apr.
Dauzat (
Études de linguistique française, 1938, p. 195 et
Dauzat68) parce que la gelée d'aspic était jadis coulée dans des moules dont la forme rappelait celle d'un serpent roulé sur lui-même. D'apr.
Bl.-W.5, ce plat serait ainsi dénommé, p. compar. des couleurs variées de cette gelée avec celle du serpent de ce nom.