ASILE1, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1355 Antiq. rom. « lieu inviolable où une personne en danger trouve refuge » (
Bersuire,
Tite-Live, ms. Ste-Gen., f
o10
dds
Gdf. Compl. :
Asile fut .I. lieu ou un bois en la cite de Rome previlegié que quiconques s'enfuioit en celi lieu il estoit saux de quelque crime que il eust fait);
2. 1657 p. ext. « tout lieu où l'on se met à l'abri d'un danger » (
Scarron,
Roman comique, II, 16 ds
Dict. hist. Ac. fr. : Un moulin se présenta au pauvre homme comme un
asile);
3. 1669 « retraite, séjour » (
Pascal,
Pensées, ibid. : Qui auroit eu l'amitié du roi d'Angleterre, du roi de Pologne et de la reine de Suède, auroit-il cru pouvoir manquer de retraite et d'
asile au monde?);
4. 1859 (
Bouillet : Le nom d'
asile est consacré aujourd'hui à dénommer des établissements spéciaux de bienfaisance qui servent de retraite à des infirmes, des vieillards).
Empr. du lat.
asylum « lieu inviolable, refuge » attesté dep. Varron (
Frg. Non., 44 ds
TLL s.v., 990, 77);
cf. Virgile,
Aen., 8, 342,
ibid., 990, 57 : hinc lucum ingentem quem Romulus acer asylum rettulit; v.
Kl. Pauly, 1964
s.v. asylon; au Moy. Âge, ann. 958-62 «
id. »,
Liutprandus,
Antap., 1, 33 ds
Mittellat. W. s.v., 1119, 12 : neque... ecclesiae confugientibus poterant esse asylum; 2 lat. médiév., ann. 875,
Adrevaldus,
Bened., 33, p. 494, 16,
ibid., 1119, 20 : stationem navium suarum acsi asylum omnium periculorum in insula... componentes.