ARTISON, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1
remoitié
xiiies. [date indiquée par l'éditeur;
ca 1100 d'apr.
FEW XIII, I, 122a] zool.
artoizon « insecte qui ronge le bois, les pelleteries et les étoffes » (
Vocabulaire hébraïco-français [gloses aux livres sacrés] bibl. Bodléienne, ms. 135, ff. 286 à 292 ds
Romanische Studien, I, 187 :
Artoizon. Vermis vel tinea); 1276
artysun «
id. » (Ch.
Thurot,
Extraits de divers manuscrits latins, p. 527, Glose
Admirantes au
Doctrinal d'Alexandre de Villedieu :
artysun [tinea gallice]); 1393
artuison «
id. » (
Ménagier, éd. Sté Bibliophiles fr., I, 188 ds T.-L. : la tigne ou l'
artuison nuit a la robe et le petit ver au bois); 1562
artison «
id. » (
Du Pinet,
Pline, XI, 35 ds
Gdf.,
s.v. artre : Une laine ou drap chargé de poudre engendre aisement des artres,
artisons et autres vermines qui les mangent).
Mot se rattachant à l'a. prov.
arta «
id. » (
Levy Prov. t. 1-2, 86b) prov. mod.
arto, ardo (
Mistral), de même prob. qu'au m. fr.
artre (1562,
Du Pinet,
supra). Une dér. de
artison à partir du m. fr.
artre (
FEW t. 13
1, p. 123b) se heurte à des difficultés chronologiques et morphologiques, une formation
artre (arte)
toison « insecte qui ronge les toisons » (Bugge ds
Romania t. 4, p. 350) est peu vraisemblable. L'orig. de ces mots est obscure et controversée : le rattachement au lat.
tarmes « termite, ver de viande » avec aphérèse du
t initial (
FEW loc. cit.) se heurte à des difficultés phonétiques. Il en va de même d'un croisement entre le lat.
herpes « maladie de la peau » et le gaulois
darbita, derbita (dartre*
) (Jud ds
Arch. St. n. Spr., t. 124, p. 404).