ARTISAN, ANE, subst. et adj.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.− Subst. 1. 1546
artizan « celui qui exerce un art manuel » (
Rabelais,
Tiers liv. ch. I ds
Gdf. Compl. :
Artizans de tous mestiers); 1563 (
B. Palissy,
Recepte véritable à Mgr le mareschal de Montmorancy ds
Dict. hist. Ac. fr.);
2. 1560
artizant « artiste, écrivain » (
Du Bellay,
Sonnets divers, 31, éd. Chamard, II, 280 ds
Hug. : Les
artizants qui les premiers seront En marbre, en table, aux chansons et au livre); 1575
artisan (
Baïf,
Amours de Meline, L. I, [I, 16] ds
Hug.) − 1735 (
Du Bos,
Réflexions critiques sur la Poésie et sur la Peinture, I, p. 4 ds
Brunot t. 6, p. 682);
3. 1658 fig. (
Balzac,
Aristippe, disc. II ds
Dict. hist. Ac. fr. : Les courtisans sont la matière, et le prince l'
artisan, qui peut bien rendre cette matière plus belle, mais non pas meilleure qu'elle n'est).
B.− Adj. 1577 (
R. Belleau,
Berg. 1
rej., f
o14 v
ods
Gdf. Compl.).
Empr. à l'ital.
artigiano (
Sar., 19;
Nyrop t. 1, § 43;
Sain. Lang. Rab., 55;
Wind, 143;
Kohlm., 29;
Brunot t. 2, 109) attesté au sens 1 dep. le
xves. (
Piovano Arlotto [1396-1484],
Motti e facezie del Piovano Arlotto, 173 ds
Batt.); l'ital. est dér. de
arte « art » avec le suff.
-igiano (lat.
-ēnsem +
-ānum)
, DEI. Pour les rapports entre
artisan et
artiste, v.
artiste et
Brunot loc. cit.).