ARTIFICE, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1256
artefice (
Aldebrant de Sienne, Landouzy-Pépin, ds
Quem., sans attest.);
1. a) 1318 « métier, profession d'artisan » (Arch. K 40, n
o23 ds
Gdf. : Desquieus l'un soit expert en
artifice de charpenterie, et l'autre de maçonnerie); ,,vieilli`` ds
DG;
b) 1505 « art, habileté » (
Lemaire de Belges,
Pompe funeralle de Phelipes de Castille [IV, 255] ds
Hug. : Devant icelle estoit la couronne du feu Roy estoffee de fin or ouvree par grand
artiffice), ,,vieilli`` ds
Rob.;
2. 1394 « engin, instrument en général » (A.N. JJ 146, pièce 185 ds
Gdf. Compl. : Et aussi certaine quantité de... morceaux de cuivre a fourme de gettons non signez, et autres ferremens et
artifices a faire monnoye); ,,ancien`` ds
Rob.; en partic.
xves. « ouvrage préparé pour quelque fête » (
J. Le Fèvre, II, 391, v.n. 4 ds
Fr. mod., t. 4, p. 338 : Et après eulx avoit quatre trompettes sur chevaulx
d'artifice); d'où 1594 « composition pyrotechnique » (
Compte de Doullens ds
Gdf. Compl. : 6 potz a feu d'
artifices faicts par Jehan Bocquet, maître faiseur d'
artifices de la ville d'Abbeville);
3. 1250-70 « art amployé à parer, à déguiser la vérité » (Will. Li Viniers ds
Bartsch,
Rom. et past. III, 31, 40 : Mieus ne m'aint a veoir Que ne fait l'
arkefise); d'où 1643 « ce qui sert à tromper » (
Corn[eille],
Cinna, III, 1 ds
Rob. : L'
artifice pourtant vous y peut être utile; Il en faut trouver un qui la puisse abuser).
Empr. au lat.
artificium, au sens 1 « métier, état » dep.
Rhet. Her., 3, 3 ds
TLL s.v., 704, 28; d'où « art habileté » (
Cicéron,
Verr., 1, 4,
ibid., 705, 34); au sens 3, dep.
Rhet. Her., 3, 20,
ibid., 705, 29; au sens 2 « engin, instrument »
cf. lat. médiév. 1376 (
Charta Pauli de Nogareto, in Reg. 148.
Chartoph. reg. ch. 52 ds
Du Cange).