ARTICULER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1262-68 « prononcer distinctement les lettres, les syllabes, les mots » (
Brunet Latin,
Trésor, p. 219 ds
Gdf. Compl. : Paroles
articulees); d'où 1688 absol. (
La Bruyère,
Caractères, c. 6 ds
Dict. hist. Ac. fr. : Il parle bas dans la conversation et il
articule mal... Il est pauvre);
2. 1413, 25 mai, dr. « énoncer article par article » (
Ord., X, 84 ds
Gdf. Compl. : Es articles cy dessus proposez et
articulez); d'où av. 1604 « énoncer, exprimer » (
D'Ossat,
Lettres, liv. V, 20 [publ. en 1624] ds
Dict. hist. Ac. fr. : Quand il faudroit subir le hazard d'entrer en lice avec les autres moyens sans cestuy-cy, il faudroit bien rehausser la force et la crainte faite à la Royne pour luy faire espouser le Roy, d'autre façon qu'on ne l'
a jusques icy
articulée);
3. av. 1590 anat. (
A. Paré, IV, 38 ds
Rob. : Nature a fait et composé le pied de plusieurs doigts mobiles et
articulés comme la main); d'où zool. 1830
les animaux articulés (
Cuvier,
Le Règne animal, t. 3, p. 180); subst. à partir de
Bouillet 1859.
Empr. au lat.
articulo attesté au sens 1 dep.
Lucrèce, IV, 549 ds
TLL s.v., 690, 66; au sens 2, méd., 1340 (
Procurat. ex. Tabul. Flamar. ds
Du Cange); le sens plus gén. de « expliquer, exposer » se trouve déjà chez
Albert Le Grand (
Eth., 1, 5, 4, p. 61
b, 33 ds
Mittellat. W. s.v., 992, 1); au sens 3 (
Irénée, 1, 24, 1 ds
TLL s.v., 690, 51).