ARROI, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1285 « manière d'être, organisation » (
Adenet Le Roi,
Cléomadès, éd. A. Henry, 16062 : Arree fu l'arreance De la feste sans oubliance Riens qui apartiengne a
arroi De feste estoree pour roi);
2. xives. « équipage accompagnant une personne » (
Bastars de Buillon, éd. A. Scheler, 900 ds T.-L.) a subsisté surtout dans ce sens dans la lang. littér.; noté comme ,,vieux mot`` dep.
Fur. 1690.
Rem. : C'est à tort que
DG date de 1237 son attest. du
Roman de la Rose qui provient prob. d'un ms. moins anc. Ce texte ne figure, en effet, ni dans l'éd. Lecoy, ni dans l'éd. Langlois; v. aussi
Langlois,
Les mss du Roman de la Rose, p. 61 et 237. C'est à tort également que
Lar. Lang. fr. donne comme première attest. de
arroi fin
xiie-
xiiies. Gace Brûlé : il s'agit prob. d'une erreur de lecture des abréviations de
FEW pour : Gace de La Buigne; v.
FEW t. 16, p. 698b et
Beiheft.
Déverbal de l'a. fr.
areer « arranger, ordonner » (fin
xiies. J. Bodel ds
Gdf.), d'un lat. vulg. *
arredare « pourvoir de provisions », composé soit directement de la prép. lat.
ad et du rad. du got. *
rēps « provisions » correspondant à l'a. h. all.
rāt « ressources disponibles, vivres », anc. sax.
rād « aide, bénéfice », ags.
rāēd « avis, utilité » (
Kluge20,
s.v. Rat); soit par chang. de préf., à partir du verbe lat. vulg. *
conredare calque du got.
garedan « prendre des précautions, pourvoir à », lui-même composé du got.
ga- « avec », particule inséparable, et *
rēps, v.
corroyer (
Gam. Rom. t. 1, pp. 363-364;
FEW t. 16, p. 700).