ARRIÈRE-BAN subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1155 dr. féod.
riere ban « corps des arriere-vassaux » (
Wace,
Brut, éd. Arnold, 12 275 ds
Keller, p. 269a : En dutance fud qu'il fereit, si a Arthur se cumbatreit U sun
riere ban atendreit); 1167
arriereban (
G. d'Arras,
Ille et Galeron, éd. W. Foerster, 2881 ds T.-L. : li troi mile chevalier Dont Illes fist l'
arriereban); av. 1188
arier ban (
Partenopeus de Blois, 2283 ds
Gdf. Compl.);
2. mil
xiiies. p. anal. plais.
arriere ban « l'ultime recours (en parlant de qqn ou de qqc.) » (
Li Prolog. a la responce sour l'arriere ban maistre Richard de Furnival, ibid. : Por la quel raisson, beaus sire et maistre, jou, qui feme sui, ai merveilleusement oi volontiers et apris et retenu, selonc men privé et povre petit pooir, ce que vous me faites savoir en cest daerrain escrit, lequel vos avez apelet
arriere ban).
Altération par étymol. pop. d'apr.
arrière, de l'a. fr.
herban « prestations exigibles par le seigneur pour le rachat de l'obligation de l'ost » (1101 ap. Duc., III, 654a, éd. Didot ds
Gdf.),
araban, arban de même sens (1275 ds
Du Cange s.v. herebannum, hairbannum, t. 4, p. 193b),
arban « convocation des arrière-vassaux » (année 1301, bourbonnais ds
G. Lavergne,
Le parler bourbonnais aux XIIIeet XIVes., Paris-Moulins, 1909, p. 86), lui-même issu de l'a.b.frq. *
hariban (composé de l'a.b.frq. *
hari « armée » et *
ban, v.
ban, FEW t. 16, p. 158a), à rapprocher de l'a.h.all.
heriban « convocation à l'armée des hommes libres en état de porter les armes » (
Kluge20). Le frq. a été latinisé au Moyen Âge sous la forme
herebannus, heribannus au sens de « amende infligée par le pouvoir public à ceux qui se dérobent au service de l'ost » (664-666,
Diplomata merov., n
o28 ds
Nierm.), puis de « redevance en argent qui remplace les prestations en nature imposées aux domaines pour les besoins matériels de l'ost » (814-820,
Wartmann,
Urkundenbuch S. Gallen, II, p. 393, n
o15,
ibid.).