ARRIVER, verbe intrans.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.− a) Mil.
xies. « toucher la rive, aborder » (
Alexis, st. 17
b,
xies., G. Paris ds
Gdf. : Iloc
arivet sainement la nacele); ,,vieilli`` d'apr.
Rob.;
b) 1694 p. ext. mar. (
Ac. :
Arriver. Il se dit [...] en parlant d'un vaisseau qui vient sur un autre. Ce vaisseau
arriva sur l'autre, & luy lascha toute sa bordée); 1675 spéc. « (d'un bâtiment) exécuter un mouvement horizontal qui tend à ouvrir l'angle d'incidence du vent sur la voilure, sans qu'on change l'orientation des voiles » (
Villette,
Mém., Campagne de 1675 ds
Jal1: ce qui ne l'empeschoit pas d'
Arriver, s'il eust voulu).
B.− D'une pers.
a) xiies. « toucher au terme de son voyage, parvenir au lieu où l'on voulait aller » (
Roncevaux, p. 184 ds
Littré : Quand
arriva Richart de Vermandois);
b) 1580 « atteindre, parvenir à qqc. » (
Montaigne, I, 130,
ibid. : S'il n'y a que moi qui t'empesche d'
arriver à l'empire); d'où av. 1755 abstr. « réussir » (
St Simon, 81, 49 ds
Rob. : Médina Sidonia était de ces hommes à qui il ne manque rien pour cheminer et
arriver dans les cours).
C.− De choses
a) 1665 « parvenir à destination » (
Fléchier,
Mémoires sur les Grands Jours de 1665 ds
Dict. hist. Ac. fr. : Enfin la lettre de M. Colbert
arriva, qui acheva de faire connoître les desseins du roi, touchant la prorogation et la présidence); 1674 fig. « s'offrir, se présenter à l'esprit » (
Boileau,
Art poét., I ds
Rob. : Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots pour le dire
arrivent aisément);
b) 1532 « avoir lieu, survenir » (
Rabelais,
Pantagruel, II, 2 ds
Dict. hist. Ac. fr. : Quasi pareil cas
arriva en cette dicte année); d'où 1668 p. anal. «
id., du temps » (
La Font[aine], IV, 22 ds
Rob. : L'aube du jour
arrive, et d'amis point du tout);
c) 1616-20
il arrive que « il se trouve que » (
d'Aub[igné],
Hist. III, 385 ds
Littré : Et puisque, s'
ils arrivoient d'estre defaits, on les traiteroit comme huguenots); 1643 «
id. » (
Corn[eille],
Cinna, III, I ds
Rob. : S'
il arrive qu'Auguste avec lui la punisse).
Composé de
a-1* et de
rive*;
cf. lat. vulg.
arripare (
ad- et
ripa « rive »), au sens A, 822 (D. Ludov. Pii imp.,
Guérard,
Cart. de S.-Victor de Marseille, I no. 11 p. 12 ds
Nierm.).