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ARRIMER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − [1361-62 Bordeaux comm. mar. « disposer (des marchandises) de manière convenable » (Arch. Gironde, XXI, 687 cité par Baldinger ds Mélanges Flasdieck, 37 : solvi pro alia de convers ad arrimandum vina II s. sterl; glosé ibid., XXII « placer les barriques sur les tins »)]; 1398, nov. « ranger (des marchandises) dans la cale d'un navire » (Ordon., VIII, 303 ds Gdf. Compl. : Mestier de arrimer vins en l'eau de Sayne). Empr. directement comme terme de comm. mar. au m. angl. rimen « débarrasser, faire place » (vieil angl. ryman dep. Beowulf ds NED), au temps de la domination angl. en Guyenne, v. supra attest. de 1361; de même 1459, Bordeaux : arrimarii navium 1484, Bayonne ds Baldinger, ibid. Terme solidement implanté dès la 2emoitié du xives. (arrimage et arrimeur 1398), nettement localisé dans les dial. de l'Ouest (FEW t. 16, p. 721a); le m. angl. rimen se rattache à l'a. nord. ryma (de Vries, Anord.), a. sax. rūmian, a. fris. rēma, m. b. all., m. néerl. rumen (Verdam), a. h. all., m. h. all. rumen (Lexer30) « id. », formes qui postulent un germ. *rumian (got. rūms ds Feist; i.-e. *rū- « ouvrir »; cf. lat. rus « campagne », IEW, I, 874). L'aire géogr. gallo-rom. du mot est difficilement conciliable avec l'hyp. d'un empr. à l'a. nord. (De Gorog, § 3). L'hyp. d'un empr. à l'a. h. all. rīm « nombre » (Diez5) fait difficulté du point de vue sémantique. À bon droit, Valkh. 48 écarte l'hyp. d'un empr. à un néerl. aanrumen, nulle part attesté, mais, de même que EWFS2, il mêle à tort les formes arrimer, arinner, aruner, parvenues en fr. par des voies différentes : 1. le pic. arinner « disposer (une armée) » (1190 Guy de Cambrai, Veng. Alex.; début xiiies. Guill. de Palerme ds Gdf.) est empr. au m. néerl. rinen « toucher » (Verdam), hyp. que confirme l'aire géogr. du mot; 2. a) arruner 1379 « ranger, mettre en ordre (des animaux) », (J. de Brie, Bon Berger ds T.-L.) est dér. du m. fr. run « place, rang (d'une personne) » 1415 ds Gdf.; b) arrumer « ranger la cargaison dans une cale de navire » (1386 mar. Zeller, Das Seerecht von Oléron nach Handschrift Paris Arsenal, 2750, Berlin, 1911 : arrumer, die Schiffsladung ordnen; [1399 Bordeaux : ad arrumandum vina ds Baldinger, loc. cit.]), est dér. du m. fr. run « espace dans la cale d'un vaisseau » (1386 mar. Zeller, op. cit. : run, Platz, Schiffsraum); le m. fr. rūn terme gén. et terme de mar. est à rattacher au germ. rum « place » (got. rūms, supra; a. nord. rum ds De Vries, op. cit.; v. angl. m. angl. rūm ds NED, s.v. room subst. 1; a. h. all., m. h. all. rūm ds Lexer30) par un intermédiaire difficile à préciser : soit par le m. angl., Behrens ds Z. f. Spr. Lit. t. 32, p. 147 (bien que NED ne connaisse d'accept. mar. qu'au xixes.; mais cependant le mot run connaît une grande extension comme terme gén. en Normandie, prob. à la faveur de la Guerre de Cent Ans) soit par l'a. nord. rūm, tout au moins pour run terme mar. (cf. lapon [< nord.] rumme « pièce dans un bateau », De Vries, op. cit.), qui dans ce cas devait exister antérieurement à sa 1reattest. L'hyp. d'un empr. au frq. *raum, de run terme mar. (EWFS2) fait difficulté en raison de l'apparition tardive du mot.