ARRACHER, verbe trans. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Début xiies. « enlever de terre (une plante qui y tient par ses racines) » ( Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 128, 5 ds T.-L. : ainz que seit arachié, assecha [priusquam evellatur, exaruit]); 2. a) 1169 « détacher avec effort, enlever une chose qui tient ou adhère à une autre » ( Chr. de Troyes, Chevalier charette, 3070 ds Gdf. Compl. : Mout tost rompus et arachiez Les membres du cors vous auront); d'où 1636 fig. « extirper, ôter (un inanimé abstr.) » ( Corneille, Cid, IV, 2 ds Rob.); 1668 « enlever à qqn une pers. » ( Racine, Andr., I, 1 ds Littré); b) av. 1564 « obtenir de qqn par un grand effort » ( Calv., Lett., II, 221 ds Gdf. Compl. : Vous n'ignorez pas a quoy ont pretendu ceulx qui ont arraché de vous d'estre present a leurs idolatries); 1671 « id., en parlant de l'argent » ( Molière, Scapin, V, 11 ds Rob.); c) 1665 « faire quitter un lieu à qqn par la force » ( Id., Dom Juan ou Fest. [ in de Pierre], II, 2 ds Littré); 1669 pronom. « se détacher, s'éloigner » ( Pascal, Pensées, t. II, sect. VII, 553 ds Rob.).
Empr. au lat. eradicare ( Varron, Rust., 1, 27, 2 ds TLL s.v., 741, 35); 2 a, Plaute, Rud., 1346, ibid., 742, 2; fig. (inanimé abstr.) fréquent en lat. chrét. ( Cassien, Inst., 8, 22, p. 150, 23, ibid., 742, 64); 2 c, Itala, Deut., 4, 38, ibid., 742, 25. Issu par substitution de préf. ( a-* indiquant l'action de tirer à soi) de l'a. fr. esrachier ( ca 1150, Charroi Nîmes, éd. Jonckbloet, 1318 ds T.-L.) qui s'est maintenu parallèlement à arrachier, arracher jusqu'au xvies. ( Hug.).
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