ARNAQUER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1835 arg.
harnacher « amuser afin d'escroquer » (Raspail ds
Le Réformateur d'apr.
Esn. 1966,
s.v. harnacher); 1837
arnacher « tromper » (
Vidocq,
Les Voleurs, ibid.); 1900
arnaquer « truquer (un jeu) » (Rossignol ds
Sain. Sources Arg. t. 2, p. 274 : Arnaque veut dire truc... les jeux du hasard...
sont arnaqués parce qu'il y a des trucs qui empêchent de gagner).
Soit forme pic. de
harnacher* au sens arg. « accoutrer, travestir » (
Esn.,
s.v. harnacher), hyp. assez vraisemblable du point de vue sém.; soit altération de
renaquer « témoigner sa colère (en reniflant. jurant) » (
xives., Bersuire ds
Gdf. Compl.), lui-même dér. du pic.
naquer « renifler » (
xiiies. ds T.-L.;
xvies. ds
L. F. Flutre,
Le moyen picard [1970], p. 23, Des fill' qu'al n'ont point grament d'honte, vers 47), a. fr.
nascier «
id. » (
ca 1280, G. de Biblesworth ds T.-L.), du lat. *
nasicare, dér. de
nasus (renâcler*
); cette hyp. (
FEW VII, 27) est moins vraisemblable du point de vue sém.;
cf. cependant
renacle attesté au sens de « police secrète » (1883 ds
Esn.).