ARMOIRE, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − « Meuble garni de tablettes servant à ranger »
1. des livres 1119 (
Ph. de Thaon,
Comput, éd. Mall, 1727 ds T.-L. : E ço dit nostre
armaries Que deus fut sagittaries); 1160,
aumaire (
B. de Ste Maure,
Troie, éd. L. Constans, 87,
ibid.);
2. des objets précieux 1169 (
Wace,
Rou, éd. H. Andresen, II, 863,
ibid. : Reliques e cors sainz fist mult tost avant traire, Filatieres et testes e altres saintuaires, N'i laissa cruiz ne chasse ne galice en
almaire);
3. plus gén. 1426 (
Invent. du château des Baux, ap. Havard, I, col. 164 ds
Gdf. Compl. : Un grant viel buffet avec
armoires).
Empr. au lat.
armarium (qui a dû signifier d'abord « réserve d'armes, arsenal »,
Ern.-Meillet) « armoire » dep.
Plaute,
Epid., 308 ds
TLL s.v., 603, 55; au sens de « bibliothèque »,
Vitruve, 7
praef. 7,
ibid., 604, 1; sens 2 lat. méd.
armarium, Chart. Brem. 162 p. 192, 27 (
xiies.) ds
Mittellat. W. s.v., 961, 1; à partir du lat.
armarium s'explique l'a. fr.
armarie puis
armaire, almaire (avec dissimilation de l'
r implosif) puis par insertion de la labio-vélaire [w] au contact de la labiale précédente, le fr. mod.
armoire (
Fouché, p. 258 et p. 805).