ARME, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Ca 1100 plur. « équipement guerrier d'un chevalier, instruments servant à attaquer ou à se défendre » (
Roland, éd. Bédier, 1878 : Itel valor deit aveir chevaler Ki
armes portet e en bon cheval set);
b) 1165-70 plur. « métier des armes » (
Chr. de Troyes,
Erec, éd. W. Foerster, 2547 ds T.-L.);
c) 1172-75 plur. « combat » (
Id.,
Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 1695,
ibid);
xiiies. plur. « fait d'armes » (
Bartsch,
Altfranzösische Romanzen und Pastourellen, Leipzig, 1870, I, 4, 22, p. 7);
d) 1560 fig. (
Pasquier,
Recherches de la France, III, 8 ds
Dict. hist. Ac. fr. : Jamais dignité ne monta à telle grandeur que la Papauté, et jamais dignité ne fut tant combattue en ce monde comme celle-là, non par
armes materielles, mais les spirituelles);
e) 1694
armes blanches (
Ac., s.v. blanc :
armes deffensives qui ne sont point mises en couleur d'eau) − 1771,
Trév., s.v. blanc [non attesté ds
Fur. 1690 contrairement à l'indication de
FEW t. 15
1, p. 138b]; 1718
id. (
Ac., s.v. blanc [...] les
Armes offensives, comme espées, halebardes, par opposition aux armes à feu) [sens non attesté ds
Ac. 1694, contrairement à la même indication];
2. 1165-70 plur. hérald. (
Chr. de Troyes,
Erec, éd. M. Roques, 3950 : Erec conut le Seneschal Et les
armes et le cheval; Mes Keus pas lui ne reconut Car a ses
armes Ne parut nule veraie conuissance).
Du lat.
arma, neutre plur. en lat. class., devenu fém. sing. en lat. vulg.; 1 a dep.
Ennius,
Trag., 148 ds
TLL s.v., 595, 61; 1 c « guerre, combat, fait d'armes »,
Cicéron,
De orat., 3, 167,
ibid., 599, 11;
cf. Virgile,
Aen., 1, 1,
ibid., 599, 48; 1 d fig. dep.
Caton, 9,
ibid., 601, 47; 2 lat. médiév.
arma gentilitia, anno 1225 ds
Du Cange, I, 338 b.