ARGUS, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1393 fig. « pourvu de nombreux yeux, en parlant d'un fromage : c. à d. de trous » (
Ménagier, éd. Slatkine, Genève, t. 2, pp. 146-147 : Bon frommage a six conditions [...] Non mie blanc comme Hélaine, Non mie plourant com Magdalaine, Non
Argus mais du tout avugle, Et aussi pesant comme un bugle), attest. isolée; 1584 « surveillant, espion » (
Benedicti,
Somme des peschez, I, 9 ds
Fr. mod., t. 5, p. 70 : Cent yeux d'un
argus); d'où fig. 1936 « publication qui fournit des renseignements spécialisés » (
M. Van der Meersch,
Empreinte du Dieu, 3
epart., p. 221 : Des coupures de l'
argus, des comptes rendus de la pièce de Van Bergen);
2. hist. nat.
a) 1752 coquillage de mer
(Trév.);
b) 1771 papillon
(Trév.);
c) 1815 « espèce de faisan des contrées méridionales de l'Inde » (
Temminck,
Pig. et gall. ds
Agassiz,
Nom. zool. s.v.).
Par antonomase, du nom propre
Argus, personnage mythologique qui avait cent yeux et que Junon avait chargé de surveiller la nymphe Io; au
xiiies.
Rich. de Fournival, p. 27 ds
Gdf. Compl. : empr. au lat.
Argus «
id. »,
Plaute,
Aul., 555 ds
TLL s.v. Argos, 537, 48;
cf. gr. Α
ρ
γ
ο
ς «
id. »,
Eschyle,
Prom. 568 ds
Bailly.