ARGOUS(S)IER,(ARGOUSIER, ARGOUSSIER) subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1783
argoussier (
Encyclop. Méth. ds
DG); 1803
argousier (
Boiste).
Orig. obsc. (
FEW t. 21, p. 98b). Le mot semble localisé dans la région alpine : Italie du nord et domaine franco-provençal. Il est attesté dans cette aire − d'une part, par des formes en
-rc- (Locarno
arkọ́s masc. « aubépine »; Turin
arcosse fém. «
pinus mugus »; Haute-Savoie
arcosses plur. « arbousier »; S.-Jean-de-Maurienne
arcosses en 1585; dauph.
arcoussa « arbousier »; grenoblois
arcousse « épine »,
J. Hubschmid,
Substratprobleme ds
Vox rom., t. 19, p. 148) − d'autre part, par des formes en
-rg- (dial. de Suisse romande, type
argos « argousier », attesté ds le topon.
Les Argosses dep. 1729,
Pat. Suisse rom.; prov. mod.
argousié, Mistral; les formes fr. citées
supra s'inscrivent dans cette suite).
J. Hubschmid,
loc. cit., postule pour le type en
-rc- une base préromane *
arkossa, et pour le type en
-rg- une variante
arkokia. Les formes fr. représentent une normalisation p. anal. avec les noms d'arbres ou d'arbustes en
-ier*.
L'hyp. d'un croisement de
arbousier* avec le dial.
argouié « houx », lui-même croisement du lat.
acucula avec
acrifolium (EWFS2) manque de vraisemblance; il est probable cependant que des confusions se sont établies entre
arbousier et
argousier : v. pour le Rouergue,
Mistral,
s.v. arbous « arbousier », var.
argous et
s.v. arbousso « arbousse », var.
argousso.