Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

notices corrigéescatégorie :
ARGOT1, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1628 « communauté des Gueux » (Jargon de l'argot réformé, chap. 1, titre ds Sain. Sources t. 1, p. 353 : Ordre ou hiérarchie de l'argot; Op. cit. ds Sain. Sources Arg. t. 1, p. 190 : Ha! vive l'Argot et tous les Gueux!); 2. a) 1701 (Fur. : Argot est aussi le nom que les Gueux donnent à la langue ou au jargon dont ils se servent, et qui n'est intelligible qu'à ceux de leur cabale); [la date de Fur. 1690 donnée par Sain. Sources t. 1, p. 353 pour ce sens est erronée]; b) xviiies. p. ext. « locutions particulières à une profession » (Voltaire ds Dict. hist. Ac. fr. : Les Jansénistes appellent leur union l'ordre. C'est leur argot, chaque communauté, chaque société a le sien). Orig. obscure. Parmi les hyp. proposées, les plus autorisées sont les suivantes : 1. Le rapprochement avec ergot (v. argot2) (Sain. Sources t. 1, p. 353 : l'argot serait la confrérie de la griffe, l'art du croc) se heurte à des difficultés d'ordre sémantique (l'ergot du du coq n'a pas l'aspect d'un crochet) et historique (l'argotier est un mendiant professionnel et non un voleur). 2. Dans le même ordre d'idées : le rapprochement avec harigoter « déchirer », dial. haricoter « chicaner, filouter », haricotier « marchand besogneux » (v. arcanderie) (EWFS2, Dauzat, Études de ling. fr., 1946, p. 306), acceptable du point de vue sémantique, fait difficulté du point de vue chronol., haricoter, haricotier n'étant pas attestés avant le xixes. 3. Au rattachement à argoter, ergoter* (Bl.-W.5, FEW t. 16, p. 157, note 7) s'oppose la chronol., l'accep. sociol. Il faut remarquer que le rattachement à l'a. prov. argaut « mauvais vêtement » (Lévy Prov.) proposé par Dauzat, Romania t. 43, p. 403, est repoussé par lui-même ds Études de ling. fr., loc. cit., le sens de « guenille » lui semblant postérieur au xviies. Enfin le rapprochement de argoter* et de arguer* « tirer l'or et l'argent à la filière, dite argue » (Esn., s.v. argoter : les mendiants sont des tire-sous) ne semble pas solidement fondé et fait en outre difficulté du point de vue chronol., argue* et arguer* (v. arguemine) étant postérieurs à argot et argoter. Les diverses hyp. antérieurement proposées et ne reposant sur aucune base solide ont été recensées par P. Guiraud, L'Étymologie, 1964, pp. 47-55.