ARGENT, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 881-82 « métal blanc, brillant, dont on se sert pour fabriquer des monnaies, de la vaisselle, des bijoux, etc. » (
Eulalie, éd. A. Henry,
Chrestomathie de l'a. fr., 7 : Ne por or ned
argent ne paramenz); d'où 1678-79 fig. « couleur d'argent » (
La Fontaine,
Fables, XI, 6 ds
Littré : Le temps, qui toujours marche, avait pendant deux nuits Échancré selon l'ordinaire De l'astre au front d'
argent la face circulaire); p. anal. 1271
vif argent « mercure » (
E. Boileau,
Métiers, éd. G.-B. Depping, 183 ds T.-L. : de quoi qu'il [li dé] soient ploumez, soit de
vif argent ou de plons), ,,vieilli`` à partir de
DG;
2. ca 1160 « monnaie fabriquée avec ce métal » (
Roman de Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 5708 : bien valoit cinc cenz marcs d'
argent); d'où 1271 « toute espèce de monnaie » (
E. Boileau,
op. cit., part. 1, titre 11 ds
Dict. hist. Ac. fr. : De tout l'
argent de cette boiste donne en chascun an le jor de Pasques un disner as poures de l'Ostel-Dieu de Paris); 1789, 6 nov. p. ext. « les billets de banque, signe représentatif de l'argent » (
Mirabeau,
Discours, ibid. : Il faudra donc établir dans la capitale une différence entre l'
argent de banque, c'est-à-dire les billets, et l'
argent effectif);
3. 1690-1701 blas. « un des deux métaux de l'écu » (
Boursault,
Les Fables d'Esope, III, 4,
ibid. : L'or, la guelle, l'
argent, le sinople et l'azur Me font mettre en éclat l'homme le plus obscur).
Empr. au lat.
argentum dep.
Plaute (
Stich., 374 ds
TLL s.v., 521, 72);
argentum vivum « mercure » dep.
Pline (
Nat., 33, 99,
ibid., 528, 78); « monnaie en argent » (
Pline,
Nat., 33, 42,
ibid., 527, 1); « monnaie, en général » (
Plaute,
Asin., 848,
ibid., 527, 63).