ARDRE, verbe.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 881 « brûler » (
Cantilène de Sainte Eulalie ds
A. Henry,
Chrestomathie de la litt. en a. fr., 19 : Enz enl fou la getterent com [afin que elle]
arde tost);
ca 1100
ardeir (
Roland, éd. Bédier, 3670); 1762
arder (Ac.);
2. début
xiiies. « donner une sensation de brûlure » (
Reclus de Molliens,
Miserere, éd. van Hamel, 42, 11 ds T.-L. : A cui la langue frit et
art). Considéré comme vieilli dep. le
xviies. (
Malherbe,
Œuvres, éd. Lalanne, Paris, 1862, IV, 275 ds
Brunot t. 3, p. 105 : Tout ce verbe est hors d'usage. Il n'y a que le participe
ardant qui vaille rien).
Du lat.
ardēre attesté au sens 1 dep.
Plaute (
Amphitrion, 1067 ds
Oxford Latin Dict., I, 164) et au sens 2 dep.
Sénèque (
Dial. 5, 1, 1.7, 27, 6 ds
TLL s.v., 487, 29). La forme
ardoir est conforme à l'étymon;
ardre suppose un lat. pop.
ardĕre;
arder est artificiellement refait par les dict.; l'emploi par
V. Larbaud (
supra ex. 5) est à rapprocher de l'ital.
ardere « brûler » attesté dep. le
xiiies. (
Giacomo da Lentini, II, 97 ds
Batt.).