ARCASIN, ARCASIEN, ARCASINEUR, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1835 arg.
arcasien, supra;
2. 1836
id. arcasien/arcasineur (
F. Vidocq,
Voleurs, I, 7 :
Arcasien,
arcasineur sm. Celui qui écrit des lettres de Jérusalem); 1907,
arcasin «
id. »,
France; d'où 1847
faire l'arcasien « faire le malin »,
supra.
Dér. de [lettre]
arcasienne arg. « lettre de Jérusalem » c.-à-d. « lettre de détenu faisant espérer, en échange de quelques subsides, la découverte et la possession d'un trésor » (1835,
Esn.,
s.v. Arcasienne) qui, étant donné son sens, remonte prob. au lat.
arca (arche*
) pris soit au sens de « coffre » (d'où la not. de « trésor ») soit au sens de « prison, cellule », par l'intermédiaire d'une lang. rom. où le [k] s'est maintenu.
Cf. esp. et port.
arcaz « coffre ». L'hyp. d'une dér. de
arcasse* littéralement « celui qui monte une arcasse, un bateau » (
Sain,
Sources Arg. t. 2, p. 272) ne semble acceptable ni sémantiquement (
arcasse n'ayant jamais eu le sens de « escroquerie, supercherie ») ni phonétiquement (le son [z] intervocalique étant inexpliqué); la forme
arcasin est dér. de
arcasien avec changement de suff.;
arcasineur est dér. de
arcasin ou plutôt, en raison de la difficulté chronol., dér. de
arcasienne avec modification du rad.; suff.
-eur2*.