ARAUDER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1459
heraulder « crier haro après un animal, l'appeler, l'exciter » (Arch. JJ, 190, pièce 9 ds
Gdf.,
s.v. herauder : Le suppliant appella son chien, le
heraulda et mist apres les pourceaulx estant en son jardin); av. 1529
arauder «
id. » (
Sala,
Hard. des rois, Richel. 10420 ds
Gdf.,
s.v. arauder);
cf. 1879 intrans. « crier haro pour appeler les animaux » (
A. Theuriet,
Fils Maugars, p. 107,
ibid. : Des pastours qui
araudaient pour rappeler leurs ouailles);
b) 1891 « encourager (les animaux de labour) en chantant derrière l'attelage » (
A. France,
supra);
cf. dial. poit. (Deux Sèvres)
araudai « chanter en labourant, en conduisant la charrette à bœufs » (
Lalanne 1868); d'où poit.
arauder « labourer »;
2. 1585 « crier haro après qqn, l'injurier » (
Cholières,
2eMatinée, p. 70 ds
Hug.,
s.v. harauder : S'il y a aucun lequel, n'estant gradué riere vostre faculté, veuille attenter des cures en l'enclos de vos destroits, vous le
haraudez); demeuré en usage ds les dial. de l'Ouest (
FEW t. 16, p. 151a).
Terme de l'Ouest, dér. de
harou, haraud (
Cotgr. 1611),
haro*; dés.
-er; dans l'art.
herauder Gdf. IV, 450b mélange les représentants de
heraut* avec ceux de
haro*;
cf. FEW t. 16, p. 199b,
s.v. *
heriwald et t. 16, p. 151a,
s.v. *
hara. Étant donnée la localisation de
arauder « labourer », seulement attesté en dial. poit. (
FEW t. 25
2, p. 82a), il semble préférable de l'interpréter comme une extension du sens « chanter en labourant pour encourager les animaux » que comme un dér. de
arer* « labourer » (
FEW loc. cit.); celui-ci a cependant pu influencer
arauder pour l'initiale, à moins que la chute de
h- soit un phénomène de lang. d'oc (
cf. Pignon,
L'évolution phonétique des parlers du poitou, Paris, 1960, p. 415).