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APPRIVOISER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Début xiiies. aprivoisier « familiariser (un animal) » (De Brunain la vache au prestre ds Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 1, p. 133 : Li prestres comanda en oine C'on fasse pour aprivoisier Blerain avoec Brunain lier, La seue grant vache demaine); b) ca 1250 [date attribuée par l'éditeur] aprivoiser « rendre (des animaux) moins sauvages » (Renart, éd. Mario Roques, 3817-20); 2. 1436 « rendre qqn plus doux, plus traitable » (Charles d'Orléans, Ballades, 68, éd. Champion ds IGLF Techn. : De ce faulx vilain aveugler, Dieu scet se j'en suis desireux; Nul ne le peut aprivoiser). Empr. au lat. vulg. *apprivatiare, issu soit directement de privatus (FEW t. 252, p. 52) soit plus prob. de *apprivatare (cf. a. prov. aprivadar « familiariser », xiiies. ds Rayn. et voir Bl.-W.5). L'hyp. d'un croisement de *apprivatare avec *vitiare « habituer » (Fouché, p. 479; EWFS2) est moins probable étant donné que les représentants de *vitiare ne sont attestés au sens de « habituer » que dans le domaine d'oc (a. prov. vezar « habituer », xiiies. ds Rayn.), l'a fr. veseier n'étant attesté qu'au sens de « ruser, tromper » (Wace ds Gdf.). Il reste que -eisier, -oisier s'explique à partir de *apprivitiare par passage du groupe aty'- à -eyz'-, -ois'- (voir Rheinfelder, Altfr. gram., I, p. 277).