APPRENDRE, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST.
A.− 1. a) 950-1000 « étudier, acquérir une connaissance » (
St Léger, 18 ds
Gdf. Compl. : Rovat que litteras
apresist);
xies. (
Alexis, éd. Storey 33-4 : Puis ad escole libons pedre le mist : Tant
aprist letres que bien en fut guarnit);
b) 1155 « s'habituer, s'accoutumer à (+ inf.) » (
Wace,
Brut, 3940 ds
Keller,
Etude sur le voc. de Wace, p. 87);
c) fin
xiies. « fixer dans sa mémoire » (
La mort de Garin, 2288 ds
Dict. hist. Ac. fr. t. 3, p. 469);
2. ca 1175 « entendre dire, être informé de » (
Chr. de Troyes,
Chevalier Lion, éd. W. Foerster, 5258 ds T.-L. : Aloit por
aprandre noveles Par les corz et par les päis).
B.− a) 1130-40 « donner la connaissance (de qqc.) » (
Wace,
Conception ND, 570 ds
Keller,
Etude sur le voc. de Wace, p. 83 : Marie cest nom li ont mis que li angeles lor
ot apris);
b) ca 1150
aprendre qqn « instruire qqn » (
Wace,
St Nicolas, 68,
ibid., p. 87 : Par grant entente
fut apris) − 1740 (
Boissy,
Les Dehors trompeurs ds
Dict. hist. Ac. fr. t. 3, p. 470); d'où 1174
apris part. passé adjectivé « instruit » (
G. de Pont-Ste-Maxence,
St Thomas, éd. G. Hippeau, 3251 ds T.-L. : sage humme et des lettres
apris);
ca 1175
bien apris (
Chr. de Troyes,
Chevalier charrette, éd. W. Foerster, 596,
ibid.), voir aussi
malappris;
c) ca 1175 « enseigner + prop. complétive » (
Chr. de Troyes,
Cligès, 30, éd. W. Foerster).
Du lat.
apprehendere « prendre, saisir » (voir
appréhender); d'où en b. lat. le sens A 1 a) « saisir par l'esprit, apprendre, étudier » dep. le
ves. (
Prosper Tiro Aquitanus,
Carm. de ingr., 856 ds
TLL s.v., 308, 5); au sens B a) « informer », empr. au lat. médiév. (
Chronicon Venetum, p. 164, 4 ds
Mittellat. W. s.v., 810, 70).