APPRENTI, IE, subst.
ÉTYMOL. ET HIST.
A. Ca 1175 adj.
aprentis (cas sujet de aprentif) « qui est en train de s'initier à qqc. » (
Chr. de Troyes,
Perceval, éd. Roach, 2444-7 : Come hardis et fors et fiers Les encontre trestoz ensamble; Cui il ataint, pas ne li samble Que il soit d'armes
aprentis) − fin
xviiies., M. J. Chenier ds
Littré.
B. 1. 1268 subst.
aprentis et
aprentif « celui qui apprend un métier » (
E. Boileau,
Métiers, éd. G. B. Depping, 67 ds T.-L. : se il avenoit que li
aprentiz s'en fouist d'entour son mestre, li mestre l'atendroit un an sanz
aprentif prendre, et alors il porroit autre
aprentif prendre); 1268 fém.
aprentice, [
-isse] (
Id., 81,
ibid.); 1538
apprenti (
R. Estienne,
Dict. latino gallicum, s.v. tyro);
2. ca 1515 p. ext. fig.
apprentif « personne peu habile en qqc., novice » (
Marot,
Temple de Cupido ds
Hug. : Car d'amourettes les services Sont faictz en termes si tresclairs, Que les
apprentifs et novices En sçaivent plus que les grans clercs); 1668 fém.
apprentie (
La Font.,
Fabl. X, 1 ds
Littré). La forme
apprentis n'est plus attestée après le
xvies. (
Hug.);
apprentif, apprentive, apprentisse sortent de l'usage au cours du
xviiies. (
Trév. 1771,
Ac. 1798) mais subsistent dans certaines régions (
Moisy 1885,
Jaub., Verr.-On.).
Apprentis, du lat. vulg. *
apprenditicius (
EWFS2,
Nyrop t. 3), dér. du part. pass. *
apprenditus, de
apprehendere, pour
apprensus (même processus pour
appentis);
apprentif par substitution de suff.;
apprenti par altération.