APPOINTER1, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1268
apointier « régler, préparer, arranger » (
E. Boileau,
Métiers, 1
ep., V, 1, Lespinasse et Bonnardot ds
Gdf. : Li mestre des crieurs li doit adrecier ses mesures et
apointier); 1680 spéc. (
Rich. :
Apointer. Terme de coroieur. Fouler en dernier, et aprêt à mettre en suif);
2. a) xves.
appoincter « s'accommoder, faire un arrangement » (
Commynes,
Mém., I, 5, Soc. de l'H. de Fr. ds
Gdf. : Il s'esbahyroit bien tost si le cas luy touchoit de quelque chose et seroit homme pour
appoincter bien legierement et nous laisser en la fange); ,,vieux`` dep.
Ac. 1718;
b) av. 1514 « réconcilier deux parties » (
Lemaire de Belges,
Schismes et Conciles, 2
epart. ds
Hug.);
c) appointer que « convenir que » (
Id.,
Illustr., II, 22,
ibid.);
cf. avec
appointé que « étant convenu que, puisque » terme empl. par les juges (
Ac. 1694 −
Ac. 1798);
d) 1690
appointer une cause « la renvoyer à une occasion favorable, d'où renvoyer une affaire embrouillée à une délibération ultérieure » (
Fur.); ,,vieux mot`` ds
Ac. 1718;
3. 1527 « donner ce qui a été convenu, donner des appointements (à un soldat) » (
Le Loyal serviteur, c. 5 ds
Dict. hist. Ac. fr. : Trois ans seulement fut page, le bon chevalier, en la maison du seigneur de Ligny, lequel [...] l'
appoincta en sa compaignie); fin
xvies.
soldat appointé « soldat qui touche une solde plus importante que les autres » (
R. Estienne,
Precell. du lang. franç., p. 289 ds
Gdf. Compl.); à rapprocher de
Fur. 1690 : On appelle à la guerre, des
soldats appointés ceux qui ont une plus haute paye que les soldats ordinaires ... Ce mot vient de ce qu'autrefois on disoit
Appointer un soldat, pour dire,
le mettre au rang de ceux qui doivent faire la pointe en quelque assaut ou occasion perilleuse (étymol. seconde, tirée du motif qui expliquait le surplus de solde); 1584 « donner un salaire » (
Bouchet,
Serées, liv. III ds
Dict. hist. Ac. fr. : Un prédicateur
appoincté ... à cent escus pour prescher tout le caresme).
Dér. de
point*; préf.
a-1*, dés.
-er.