APPARTENIR, verbe intrans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1040 part. prés. substantivé « parent » (
Alexis, 271-2 ds
Fr. mod., t. 21, 1953, p. 220 : Iloc converset eisi dis e set anz. Nel reconut nuls sons
apartenanz) − 1453 (
Monstrelet,
Chronique ds
Dict. hist. Ac. fr);
ca 1170 « être lié par parenté » (
Flore et Blancheflor, éd. M. Pelan, 1355-56 : Par ma foi vous li resemblez; Ne sai se li
apartenez);
2. ca 1155 « faire partie de » (
Wace,
Rou, III, 10430 ds
Keller,
Ét. sur le vocab. de Wace, p. 242 : E cil qui Moretoig aveit, Qui a s'enor
aparteneit);
3. ca 1170 « être la propriété de qqn » (
Rois, éd. Curtius, 99 : Veírement en váin, guardái tutes les choses que furent Nabal el desert é rien n'i perid de tutes les choses que a lui
apurtindrent); d'où 1668 « (d'une personne) être au service de qqn » (
Mol.,
Amph., I, 2 ds
Rob. :
J'appartiens à mon maître);
4. ca 1200 « être le propre, le privilège de qqn » (
Première continuation de Perceval, éd. Roach, t. 1, 13735-8 : Si m'aït Diex, il disoit bien Que je ne voldroie ja rien, Se je n'amoie le mestier Qui
appartient a chevalier);
xves.
il appartient à qqn « c'est le droit, le privilège de qqn » (
Mist. du Vieil Testament. éd. Rothschlid, t. 4, 35 455);
5. 1370
il appartient « il convient » (
J. Froissart,
Chron., liv. I, part. I, chap. 51 ds
Dict. hist. Ac. fr. : Si fut le roi de France conseillé et informé qu'il mandast ledit
roi d'Angleterre à venir faire hommage et féauté, ainsi comme
il appartenoit); 1673 dr.
à tous ceux qu'il appartiendra « qui seront concernés » (
Déclaration de guerre de Louis XIV contre l'Espagne, ibid.).
Empr. au b. lat.
appertinere (composé de
pertinere), au sens 5 « convenir à » dep.
St Augustin,
Ord., 2, 2, 6 ds
Blaise, au sens 2 « faire partie de » (
Varia excerpta gromatica, p. 323, 12 ds
TLL s.v., 279, 55) et au sens 3 « être la propriété de » (
Canon. Constit., 752,
ibid., 279, 56).