APOLLONIEN1, IENNE, APOLLINIEN, IENNE, adj.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1557 adj.
apollonien « d'Apollon » (
Bugnyon,
Erctasmes, p. 115 ds
Gdf. Compl. : L'
apollonienne buccine), attest. isolée; repris au
xviiies.; av. 1778 « digne d'Apollon » (J.-J. Rousseau ds
Lar. 19e: Regardez ce corps quand il se redresse! Quelles proportions
Apolloniennes!); 1866 (
Lar. 19e:
Apollonien. Qui ressemble à Apollon, qui approche de la beauté, de la perfection idéale d'Apollon); mentionné par
Littré comme néol.;
b) 1852 adj.
Apollonien « qui ressemble à Apollon »,
supra;
2. 1927 philos.
Apollinien « qui est caractérisé par l'ordre, la mesure, la sérénité, la maîtrise de soi, dans la philosophie de Nietzsche 1844-1900 (p. oppos. à dionysiaque) » (
H. Delacroix,
Psychol. de l'art, 389 ds
Foulq.-St-Jean,
s.v. apollinien ou
apollonien : Si la poésie est dionysiaque par ses origines elle est
apollinienne dès qu'elle est poésie. L'exubérance qui fait irruption dans les mots, la violence de l'élan ne créent le rythme qu'à travers le prisme d'une intelligence ordonatrice).
1 a dér. de
Apollon (apollon*
), dieu de l'Antiquité, 1 b dér. du rad. du lat.
Apollo − inis; suff.
-ien*; 2 empr. à l'all.
apollinisch, mot forgé par le philosophe all. Friedrich Schelling [✝ 1854] et utilisé à sa suite par Hegel et Nietzsche (
J. Hoffmeister,
Wörterbuch der philosophischen Begriffe, 1955,
s.v. apollinisch).