APITOYER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) 1224-1231 intrans.
apitier « être empli de pitié, éprouver de la pitié » (
G. de Coinci,
Mir. Vierge, ms. Brux. 9229, f
o150
dds
Gdf. : En cel respons si doz chant a Et tant est biaus et bien ditiez Li cuers m'en
est tot
apitiez) − 1611
apitoyer (
Cotgr.);
b) 1224-1231 emploi pronom.
s'apitier « éprouver de la pitié envers qqn, prendre pitié de » (
Id.,
Ibid., ms. Soiss., f
o5
dds
Gdf. : Oies ma complainte, Et envers moi
t'apite);
2. fin
xiiies.-début
xives. trans.
apitoier « emplir de pitié, émouvoir, attendrir » (
Marco Polo, C. CCXXV ds
Gdf. Compl. : Car il li mururent tant que de male ore fo comences ceste bataille qe
apitoe).
Rem. Le verbe a subsisté aux
xviieet
xviiies. dans la lang. pop. (
cf. mil.
xviiies., témoignage de La Curne de Sainte Palaye ds
La Curne,
s.v. apiter : Ce verbe, dont la signification intéresse l'humanité, est encore usité parmi le peuple en province), repris à l'époque révolutionnaire (
cf. apitoyer, cité parmi les néologismes introduits par la Révolution ds
Brunot t. 10, 2
epart., 1943, p. 597,
La Quotidienne, 11 mai 1795 et 1797,
Lettre de Casanova à Léonard Snetlage, Paris, 1903,
ibid., 1
repart., p. 104 : ...
appitoyer [mot pitoyable]); 1798 attesté dans les emplois trans. et pronom. (
Ac. où le mot est qualifié de ,,familier`` : [...]
S'apitoyer sur les malheurs de quelqu'un).
Dér. de
pitié*; préf.
a-1*, dés.
-er, forme
-oyer, du lat.
-idiare, p. anal. avec les verbes de cette forme
(EWFS2).