ANÉANTIR, verbe trans.
Étymol. ET HIST. − 1. 1170-80/1200
anientir « revenir, retomber au néant (des créatures) » (
Roman d'Alexandre ds
Rom., XI, 238, 357 ds T.-L. : Mais tous
anientirez après le definer);
ca 1236
anoiantir « réduire au néant, détruire (obj. inanimé concret) » (
Rose, 349 ds
Gdf. Compl.); 1190-1200 fig. relig.
aniantir intrans. « s'humilier en prenant conscience de son néant devant Dieu » (
S. Bernard,
Serm., fr. mss, p. 322 ds
La Curne t. 1 1875 : Jhesu-Crist
aniantit luy mismes, prenant la forme del serf. Et vos, chier frere,
aniantiz vos assi);
2. p. ext.
a) av. 1188
anientir « réduire au néant (obj. inanimé abstr.) » (
Partonop., 6714 ds
Gdf. Compl. : Mais je metrai tot mon pooir De faire les ent repentir Et de lor fais
anientir);
b) 1731-1741 « plonger qqn dans un état d'abattement complet » (
Marivaux,
Vie de Marianne, viiiepart. ds
Dict. hist. Ac. fr. t. 3 1888
s.v. : Ce que je venois de dire le mit hors d'état de résister davantage, ma générosité le terrassa, l'
anéantit devant moi).
Dér. de
néant; préf.
a-1*; dés.
-ir. Forme
anéantir dep.
ca 1260,
Ph. de Novare ds T.-L. (L'indication 1120,
Ps. Oxford, Dauzat 1968 est erronée;
aniantir est en réalité attesté dans un Ps. du
xiiies., publ. par F. Michel à la suite de l'éd. du
Ps. d'Oxford).