ANTIQUE, adj. et subst.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.− Antique. 1. Ca 1180 adj.
antic « très ancien (en parlant d'un inanimé) » (
Alberic, Alexand., 11 ds
Gdf. Compl. : Del temps novel ne del
antic);
xves.
antique « âgé (en parlant d'une personne) » (
Mistère Viel Testament, XXII, 15733, éd. Rothschild, t. 2, p. 287); « ne se dit des personnes que par raillerie » (
Ac. 1694); 1534 « qui remonte à l'Antiquité (en parlant d'une œuvre d'art) » (
Rabelais,
Gargantua, I, 2 ds
Littré);
2. 1530 subst. fém.
une antique « un chef-d'œuvre de l'Antiquité » (
Palsgrave,
Éclaircissement de la lang. fr., éd. Génin, 1852, p. 487 : si ceste
antique estoyt mise en or, ce seroyt une belle chose);
cf. sale (sic)
des Antiques du Louvre (
Trév. 1704) et
cabinet des Antiques du Roy (Ac. 1718); 1533 subst. masc. plur. « les Anciens » (
Rabelais,
Pantagr. Prognost., 10 ds
Hug. : Ne seront saiges ceulx qui vendront leurs pellices et forrures pour achapter du bois. Et ainsi ne faisoient les
antiques);
3. 1752 subst. masc. sing. (
Trév. :
Antique. Terme en usage dans la Faculté de Théologie de Paris. On donne ce nom à l'argument que propose un Bachelier aux Tentatives, immédiatement après que le Président a fini d'argumenter [...] On a donné ce nom à cet argument, parce que le Bachelier, avant que de commencer l'argument, dit ces paroles : Propter antiquam necessitudinem...), devenu historique.
II.− Antif. Ca 1150 « d'autrefois » (
Wace,
St Nicolas, éd. N. Delius, 342 ds T.-L.: Al tens
antif que jadis fu); fin
xiies. « ancien » (
Les Loher. ms. Montp. f
o39
ads
Gdf. : Ez vos Fromont, de Bordeles
antif); repris par
Ac. Compl. 1842.
I empr. au lat.
antiquus « très ancien, d'autrefois » adj. (
Plaute,
Cas., 7 ds
TLL s.v., 178, 14); sens péj. (
Cicéron,
Brut., 132,
ibid., 179, 79); « âgé (en parlant d'une personne) » (St
Augustin,
In erem. serm., 6,
ibid., 183, 11); « qui appartient aux temps reculés (en parlant d'un objet, d'une œuvre d'art) » (
Cicéron,
Orat., 169,
ibid., 181, 44); subst. masc. plur. « les Anciens » (
Cicéron,
Orat., 218,
ibid., 179, 17). II form. masc., issue d'un fém.
antive <
antiqua « ancien »,
Fouché t. 3 1961, p. 637.