ANTICIPATION, subst. fém.
ÉTYMOL. ET HIST. − xves. « fait d'agir avant, de prendre les devants » (
J. Molinet,
Chron., ch. CLXX ds
Gdf. Compl. : Par subtille usance de guerre et
anticipation desfirent et tuerent jus les Ganthois qui mesme les pensoient subjuguer et desfaire). Nombreux emplois :
1. 1437 dr. « lettres obtenues en chancellerie pour faire assigner l'appelant à bref délai » (
Cout. d'Anjou et du Maine, III, 49, B.-B. ds
R. Hist. litt. Fr., t. 2, p. 116 : impetrer une
anticipation de la chancellerie);
2. 1611 philos. (
Cotgr. :
Anticipation [...] the naturall knowledge one hath of a thing before he see, or heare, it); d'où 1838 (
Ac. Compl. 1842 : [...] Toute la philosophie dogmatique de l'Antiquité est rangée par Bacon dans le système de l'
anticipation auquel il oppose celui qu'il appelle interpretation de la nature);
3. 1718 rhét.
(Ac.).
Empr. au lat.
anticipatio, philos. « connaissance anticipée » dep.
Cicéron,
Nat. deorum, 1, 43 ds
TLL s.v., 167, 14; rhét. ds
Ps. Iulius Rufinianus,
Schem. dian., 2,
ibid., 167, 33.