ANTÉCHRIST, ANTICHRIST, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1085-1110 « homme impie, mauvais » (
La mort du roi Gormont, éd. Scheler, 204 ds T.-L. : Avez vëu de[l]
antecrist [Gormont] Qui tuz nos homes nus ocist?);
2. fin
xiies. « adversaire du Christ, apostat » (
Trad. S. Bern., 247 et 248 ds
Gdf. Compl. : Li peules nen est jai de si grant malices com li prestes... Asseiz malement se contienent... encontre Crist et molt i a a nostre tems des
antecriz);
3. 1170/80-1200
antecris « esprit du mal qui doit apparaître à la fin des temps » (
Roman d'Alexandre, éd. Michelant, 312, 13 ds T.-L. : Iluec les enclora que ja mais n'en istront, Tant c'
antecris i viegne contre le gent del mont); 1546
antichrist (
Rabelais, III, 25 ds
Hug. : A trente Diables soit le coqu, cornu, marrane, sorcier au Diable, enchanteur de l'
Antichrist), forme seulement en usage au
xvies., reprise au
xixes.,
supra.
Antéchrist, empr. au lat. chrét.
antechristus, réfection de
antichristus (d'où
antichrist) d'apr. le lat.
ante;
antechristus, III
es.
Commodien,
Instr. 1, 41 ds
TLL s.v., 166, 67.
Antichristus, au sens 3 (en réf. à I Jean II, 18 et 22 et
Apocalypse, XIII, 1-8 et 11-17),
S. Jérôme,
Epist., 121, 11 ds
TLL s.v., 166, 69 et au sens 2 (dér. de 3)
S. Augustin,
Ep. Io., 3, 4 ds
Blaise; 1 par affaiblissement de 2; le lat.
antichristus est empr. au gr. eccl. Α
ν
τ
ι
́
χ
ρ
ι
σ
τ
ο
ς « esprit du mal qui apparaîtra à la fin des temps ».