ANNEAU, subst. masc.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Mil.
xies.
anel « bague que l'on met au doigt » (
Vie de Saint Alexis, 73, éd. G. Paris CFMA, Paris 1933 : Donc li comandet les renges de sa spede Ed un
anel dont il l'out esposede); 1380
anneaulx (
Inv. de Charles V ds
Gay);
2. 1155 « fers servant à entraver les prisonniers » (
Wace,
Brut, éd. Arnold, 423 ds
Keller,
Vocab. Wace, 195b : En
anels est, ne puet aler); p. ext.
a) 1611 « ouverture en forme d'anneau pratiquée à l'extrémité de certains objets (d'une clef) » (
Cotgr.);
b) 1690 « boucle de cheveux » (
Fur.);
c) 1690
anneau de Saturne (
Fur.);
d) 1751 anat. (
Encyclop.);
3. fig. 1762 (
J. J. Rouss.,
Em., I ds
Rob. : Ici se forge le premier
anneau de cette longue chaîne dont l'ordre social est formé).
Empr. au lat.
anellus « petit anneau, bague » (
Plaute,
Epid., 639 ds
TLL s.v., 39, 80), dimin. de
anulus « anneau » (
Id.,
Curc., 595,
ibid., 194, 3); la forme
annulus n'est pas attestée av. le lat. médiév. (
Hrabanus Maurus,
Univ., 21, 24, p. 584
Ads
Mittellat. W. s.v. anulus, 726, 56); cette graph. semble avoir subi l'influence de
annus « année », par suite d'un faux rapport étymol. (
cf. Ern.-Meillet, p. 37
s.v. anus). Le lat.
anulus désigne presque exclusivement l'anneau du doigt, mais peut désigner aussi l'anneau entravant un prisonnier (
Martial, 3, 29, 2 ds
TLL s.v., 198, 58) ou une boucle de cheveux (
Sénèque,
Dial., 10, 12, 3,
ibid., 198, 82).